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"Environ 900 postes seront supprimés en 2009 dans l’enseignement supérieur et la recherche"
par Pierre Le Hir, "Le Monde" du 22 juillet 2008
lundi 21 juillet 2008, par
Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche avait échappé, en 2008, aux compressions d’effectifs de la fonction publique. Ce ne sera pas le cas en 2009. La ministre, Valérie Pécresse, a annoncé qu’"un départ à la retraite sur six ne sera pas remplacé", ce qui correspond à 900 postes, soit environ 0,5 % des emplois de titulaires.
Mme Pécresse n’a pas précisé la répartition de ces suppressions entre les enseignants-chercheurs des universités, les chercheurs des organismes et les personnels ingénieurs, techniciens et administratifs. Il s’agit, justifie Mme Pécresse, d’un "effort de rationalisation, de bonne gestion, demandé à tous les ministères".
"AVEUGLEMENT IDÉOLOGIQUE"
Comme en 2008, les crédits de son ministère seront pourtant en hausse de 1,8 milliard d’euros, conformément aux engagements pris par Nicolas Sarkozy. Pour la recherche, ils se partageront entre le soutien direct aux laboratoires, les financements sur projet distribués par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et les aides à l’innovation versées aux entreprises, notamment par le biais du crédit impôt recherche.
Pour le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup), le gouvernement, en procédant à "des coupes sombres" dans l’emploi scientifique, "tourne le dos aux objectifs qu’il prétend afficher".
Le SGEN-CFDT, qui juge cette décision "inquiétante et inconséquente", souligne que "le recours à l’emploi de non-titulaires et la multiplication des heures supplémentaires ne peuvent être la solution aux besoins d’investissement dans l’enseignement supérieur".
Quant au syndicat étudiant UNEF, il dénonce un "aveuglement idéologique", en contradiction avec les objectifs de lutte contre l’échec à l’université.
L’association Sauvons la recherche, de son côté, s’inquiète d’une "précarisation" des statuts des personnels de la recherche, qui "ne peut engendrer qu’une régression scientifique de notre pays". Elle menace, si le gouvernement ne revient pas sur ses choix, de lancer à la rentrée une "une grève administrative" et d’appeler les directeurs de laboratoires, ainsi que les responsables d’instances scientifiques, à démissionner de leurs mandats.