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L’ESR entre village Potemkine et Berezina financière (I). "Monsieur le premier ministre, et l’envers du décor…". Communiqué SNESUP - FERC sup CGT, Marne-la-Vallée, 5 mars 2013.
mercredi 6 mars 2013, par
Mercredi 6 mars prochain, le premier ministre accompagné notamment de la ministre de l’ESR, devrait prononcer un discours sur le « Grand Paris » dans les locaux de l’université de Marne la Vallée. Annoncée vendredi dernier, cette visite braquant pour un instant les projecteurs sur notre université ne doit pas masquer l’état de pénurie chronique de l’établissement. Les personnels et les étudiants, privés dès lundi de locaux réquisitionnés pour des raisons organisationnelles, ne peuvent comprendre une telle débauche d’énergie déployée par la direction de l’université, quand ils s’évertuent chaque jour à assurer leurs missions pour le service public dans des conditions difficiles.
Dès janvier 2009, parmi les premières universités à anticiper l’application de la loi LRU et le passage aux responsabilités et compétences élargies, dotée du CA le plus petit de France l’UPEM –nouvelle dénomination de l’UMLV préemptant une fusion inassumée avec l’UPEC - a fait les frais des capacités de gestion de la pénurie octroyées par la LRU. D’année en année, faute de mécanisme de régulation nationale (emploi, carrière, cadre de formation…) prenant en compte les besoins d’enseignement et de recherche, les inégalités n’ont cessé de se creuser. En 2009 ce sont 150 emplois qui faisaient défaut à l’établissement ; en 2013 ils sont 200 à ne pouvoir être recrutés. Ce n’est pas l’abondement de la masse salariale – équivalent à 20 emplois – qui permettra de rattraper le retard structurel qui affecte cette université « nouvelle » dont la fonction de proximité, essentielle en terme de relance de la démocratisation de l’ESR, doit être renforcée d’urgence.
Nous dénonçons la promotion de la concurrence par une supposée excellence scientifique au contraire de la nécessaire coopération entre collègues, entre services, laboratoires et entre établissements. Nous dénonçons la généralisation des financements sur projet qui déstructure la programmation à long terme de l’activité universitaire et la vie des équipes, qui produit un surcroît de travail administratif lourd au détriment de nos autres missions.
Pour les personnels, le tableau ne déroge pas à la situation de l’université. Nos salaires sont bas, la perte de pouvoir d’achat s’intensifie (13 points depuis 2000), nos carrières sont lentes, parfois même bloquées alors que nous sommes confrontés à un accroissement de nos charges de travail et des compétences requises. Dans notre université, les contractuels représentent un tiers des effectifs, et nous devons faire appel à plus de mille vacataires pour assurer les enseignements. La résorption de la précarité dans notre université est une préoccupation majeure.
Nous déplorons que le projet de loi sur l’ESR soumis au Parlement s’inscrive dans la continuité de la logique des gouvernements précédents que la communauté universitaire avait très largement rejetée. Nous continuons à demander l’abrogation de la loi LRU et de la loi « pacte pour la ».
Les sections SNESUP, le SNASUB et la FERC Sup CGT de l’UMLV demandent que cette visite soit l’occasion de montrer sans fard, la réalité vécue par la communauté. Nous déplorons que la présence des personnels de l’université se limite à l’équipe de direction et aux seuls Vices Présidents des conseils. Nous demandons qu’une délégation des organisations représentatives des personnels puisse rencontrer le premier ministre pour lui décrire l’envers du décor qui lui sera présenté le 6 mars prochain.
Marne la Vallée, le 05/03/2013.
Communiqué SNESUP - FERC sup CGT