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"Nous ne sommes pas encore tous d’accord sur la pertinence d’une université unique" (Fabienne Blaise, présidente de l’université Lille 3), Camille Stromboni, Educpros, 27 mars 2013.
mercredi 27 mars 2013, par
Fabienne Blaise est signataire de la récente "lettre des 11 présidents" d’université (voir ici) ainsi que de la lettre des 14 présidents du 12 novembre 2012 (ici).
L’entretien aborde les questions d’organisation des universités du Nord-Pas-de-Calais et des points plus généraux relatifs au projet de loi.
Extraits de la deuxième partie de l’entretien
Pour lire l’intégralité de l’entretien, voir sur le site d’Educpros.
Que pensez-vous du nouvel outil de la loi ESR : la communauté scientifique, qui réunit - a minima - les établissements d’une même académie ?
Même si nous avançons bien à 6 universités [Lille 1, 2, 3, Valenciennes, Artois, Côte d’Opale], par exemple sur l’ESPÉ, il y a des choses qu’on ne peut pas faire à 6. Le ministère est revenu un peu en arrière, en réponse à notre lettre, assurant de la souplesse des communautés, permettant différentes configurations. C’est à suivre.
Il s’agirait désormais de signer un contrat de site unique…
Je suis un peu surprise. A une époque, les universités se sont multipliées. On se rend compte que cela a créé un système compliqué, et on nous demande, un peu à la hache, de penser à un contrat de site unique. Je n’y suis pas favorable. On ne peut pas nous dire comme ça : "on ne veut voir plus qu’une seule tête", d’un claquement de doigt. Ca m’agace. Cela ne nous forcera pas à nous entendre, la complexité reste en effet la même.
Et je ne veux surtout pas que cela freine le processus de rapprochement en cours. Avec les universités lilloises, il est acté que tout le monde parle de politique de sites, mais au pluriel. Chez nous, il y a quatre sites.
Attention aussi aux représentations politiques qui pourraient émerger derrière : nous ne sommes pas sur le format d’une université régionale unique. Travaillons sans ambiguité : je ne me prononcerai jamais pour une université régionale. Il faut parler de sites au pluriel.
Il faudra articuler au mieux ce que l’Etat, la région, les collectivités et les universités souhaitent. Ces réflexions doivent évoluer ensemble.
La Catho de Lille tient une place importante dans l’enseignement supérieur lillois... Aura-t-elle sa place dans ce regroupement ?
Nous devons travailler ensemble de manière sereine, et elle en fera partie. Mais nous ne sommes pas sur le même modèle économique, ni sur l’accueil des mêmes étudiants. C’est une hétérogénéité dont il faut tenir compte, nous n’avons pas les mêmes contraintes, ni les mêmes forces. Les universités publiques doivent avoir un rôle majeur dans cette communauté.
Que pensez-vous globalement de la loi ESR ?
Je me suis exprimée dans des lettres collectives [lettre des 11 présidents d’université - lettre des 14 présidents d’université]. On nous reproche de parler beaucoup des moyens, de se tromper de sujet... Je regrette dans tous les cas que la loi ne soit pas plus en rupture avec ce qui s’est fait avant.
On nous reproche aussi de nous intéresser plus aux détails qu’à la stratégie globale... Mais il y a eu les Assises, une grande mobilisation, en un temps record, le souffle global était là. Quand on nous dit que le résultat des Assises a bien été repris dans la loi, j’en doute. En voyant les premières versions du texte dès le lendemain de la présentation du rapport Le Déaut, c’est tout de même curieux.