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Projet de loi ESR : restaurer l’AERES, une provocation - Communiqué de presse du SNCS-FSU et du SNESUP-FSU du 12-06-2013
mercredi 12 juin 2013, par
Rapporteure du projet de loi relatif à l’enseignement supérieur et à la recherche au Sénat, la sénatrice Dominique Gillot a déposé plus de 120 propositions d’amendements sur ce projet. L’un de ces amendements « vise à maintenir l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur » (AERES), contre l’avis de l’Assemblée nationale qui en a voté le 28 mai la suppression et le remplacement par un Haut conseil de l’évaluation (HCERES).
Les dysfonctionnements permanents de l’AERES, la subordination de ses directions successives au pouvoir politique, le mépris avec lequel elle a traité ses propres instances de régulation, ont été au c½ur des débats des Assises nationales de l’enseignement supérieur et de la recherche de novembre 2012. La ministre, madame Geneviève Fioraso, a elle-même fini par déclarer que l’AERES constitue un symbole – le symbole d’une politique autoritaire menée à partir de la loi Pacte pour la recherche d’avril 2006, puis au travers de la loi LRU, dans laquelle l’évaluation collégiale de la science a été remplacée par un dispositif bureaucratique d’évaluation-sanction mis au service d’une idéologie de compétition stérile entre les laboratoires et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
Le SNESUP et le SNCS ont d’emblée porté l’opposition unanime de la communauté des chercheurs et enseignants-chercheurs à l’AERES, à ses principes et ses règles de fonctionnement. Ils sont porteurs de propositions pour une refondation de l’évaluation des laboratoires et des établissements à partir des principes de collégialité, de transparence et d’indépendance que seules les instances d’évaluation élues par la communauté universitaire et scientifique (Comité national de la recherche scientifique, Conseil national des universités, commissions scientifiques spécialisées des EPST) sont à même de promouvoir. C’est pour détruire ces lieux de la libre discussion scientifique entre pairs élus par leurs pairs que l’AERES a été créée.
Après plusieurs années de lutte de la communauté scientifique contre l’un des symboles les plus néfastes hérités des années Sarkozy dans l’Université et la recherche, la tentative de prorogation de l’AERES par des parlementaires de la majorité apparaît comme davantage encore qu’une provocation : une trahison pure et simple des engagements pris envers les chercheurs et enseignants-chercheurs lors des Assises et un attentat contre les libertés académiques.
Le SNCS et le SNESUP n’accepteront en aucune manière le maintien de l’AERES et demandent aux sénateurs de s’y opposer.
Paris-Meudon, le 12 juin 2013