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"Universités : Fioraso veut « zéro PPP » à Paris", Laurence Albert, Les Echos, 12 mars 2013
La ministre parie sur la maîtrise d’ouvrage pour rénover les facs parisiennes.
mardi 12 mars 2013, par
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« Zéro PPP à Paris. » Venue hier officialiser l’achat du terrain du nouveau campus Condorcet à Aubervilliers, au nord-est de la capitale, la ministre de l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a donné le ton : hors de question désormais de recourir systématiquement aux partenariats public-privé pour rénover, construire et entretenir les bâtiments universitaires parisiens. « Dans la reconfiguration des opérations campus, j’ai rompu avec le tout PPP pour privilégier les procédures les plus efficaces, les plus collégiales, au service de l’intérêt général », a-t-elle annoncé. Depuis plusieurs mois déjà, le recours aux PPP, jugés onéreux, difficiles à piloter et inadaptés à la petite taille de certains projets universitaires, était sous le feu des critiques. A l’automne, le rapport Peylet s’était ému de la lenteur du démarrage des opérations campus. « Sur les 13.000 logements promis, pas une seule première pierre n’a été posée ! », s’était agacée Geneviève Fioraso. A Paris, les travaux prévus, d’un montant de 700 millions, étaient restés lettre morte.
« 10 % d’économies »
Pour relancer la machine, la ministre propose donc de recourir à la maîtrise d’ouvrage public qu’elle estime génératrice de « 10 % d’économies ». Reste une interrogation : comment désormais avancer les fonds nécessaires pour financer les travaux, alors que les PPP auraient permis de lisser les dépenses sur plusieurs années ? La ministre propose de mutualiser les 700 millions afin que ce capital génère des revenus annuels plus conséquents, de l’ordre de 28 millions d’euros. Surtout, elle promet que « lorsque les revenus de la dotation ne permettront pas de faire face aux paiements », sera ouverte par décret « la possibilité pour les universités de recourir à des prêts BEI et CDC qui seront remboursés par ces mêmes revenus sur vingt-cinq à trente ans ».
Le dispositif pourrait faire école : 47 des 75 PPP hexagonaux pourraient sortir du dispositif. « Je ne suis pas dogmatique. Sur de gros projets complexes, les PPP peuvent être une solution. En revanche, quand cela bloque, mieux vaut trouver d’autres solutions, comme la maîtrise d’ouvrage publique ou même les partenariats publics-publics qui émergent à Bordeaux, et bientôt Lyon », explique-t-elle aux « Echos ». La même approche prévaudra à Condorcet, qui, ironie de l’histoire, sera la seule exception notoire au « zéro PPP » parisien. Ce gigantesque chantier sera une opération « mixte », mi PPP, mi maîtrise d’ouvrage. Le gouvernement ne reviendra pas sur les engagements signés par ses prédécesseurs, mais il a pris en compte le refus de la région Ile-de -France (qui finance 150 millions) de recourir aux PPP. Ce faisant, il espère clore le contentieux et ouvrir les portes du dernier-né des campus parisiens (15.000 personnes) dès 2018.