Accueil > Revue de presse > Deux militantes de l’UNEF agressées - L’Humanité, 23 octobre 2013
Deux militantes de l’UNEF agressées - L’Humanité, 23 octobre 2013
jeudi 24 octobre 2013, par
Une étudiante syndicaliste de Paris-I a été attaquée au cutter, jeudi, chez elle. Avant-hier, une militante de Nanterre a été agressée.
« Sale gauchiste, on sait où tu habites, on va te violer. » Ce sont les menaces proférées, lundi soir, par un homme aux mains gantées à une étudiante de Nanterre plaquée contre le mur, à la sortie de son cours de danse. L’agresseur lâche l’adresse de la jeune femme pour prouver qu’il est sérieux. Puis s’en va.
C’est la deuxième agression d’une militante de l’Unef, quatre jours après celle de Roxanne (1), syndicaliste à Paris-I. En sortant de son appartement, jeudi, elle a été attaquée au cutter et a reçu les mêmes invectives. « Quelqu’un m’attendait en bas de l’escalier et m’a collée au mur. Il faisait sombre, je ne voyais pas son visage mais il avait des gants. Il m’a menacée, puis m’a porté deux coups, au visage et à la gorge. » Après une hospitalisation, six points de suture et une ITT de cinq jours, Roxanne est revenue à la fac. « Arrêter l’Unef ? Il n’en est pas question. » La jeune femme de vingt ans est plus que jamais convaincue de poursuivre ses combats syndicaux, « pour faire comprendre à tous les étudiants que les groupes d’extrême droite ne sont pas des partis comme les autres ».Car c’est dans un contexte particulier que ces violences sont survenues. Le 14 octobre, trois jours avant l’agression de Roxanne, des échauffourées – pour une banale histoire de collage d’affiches – ont eu lieu avec la Fédé Paris-I, une corporation apolitique régulièrement en conflit avec le syndicat étudiant. « À un moment, ils ont amené une barre de fer et l’ont lâchée par terre. Je l’ai ramassée et leur ai dit qu’ils étaient malades, qu’on n’était plus dans les années 1970 », raconte Émilien, le président de la section locale de l’Unef. Mais une vidéo de la scène est mise en ligne, sans le son, par la Fédé qui fait croire à une menace de l’Unef à l’encontre des étudiants. « Dès la publication sur YouTube, les premiers à relayer sont les médias d’extrême droite. C’est là que les menaces ont commencé. » Deux plaintes ont été déposées, par Émilien contre l’auteur de la vidéo pour diffamation, et par l’Unef suite à l’agression de Roxanne. Une troisième le sera après les violences contre la militante de Nanterre. La police dit prendre l’affaire « très au sérieux ».
(1) Le prénom a été changé.
L’intersyndicale reconstituée. À l’université Paris-1, une intersyndicale (Unef, Snesup, CGT et Solidaires étudiants) s’est reconstituée après l’agression de jeudi soir. Elle veillera à combattre toutes les violences à l’encontre des militants progressistes. Pour autant, « nous ne comptons pas capitaliser sur une agression sans connaître les résultats de l’enquête », précise Émilien, de l’Unef. Le syndicat poursuit ses campagnes, notamment celle pour une rallonge budgétaire. |
A lire sur le site de l’Humanité
A lire aussi :
le communiqué de l’UNEF du 18 octobre 2013