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Comité Sup’emploi - Revue de presse (M à J 19 décembre)

jeudi 19 décembre 2013, par Mille Tons et Free Man

Le MEDEF l’a rêvé, Ginette l’a fait…

Geneviève Fioraso : Le Medef et le gouvernement prêts au « copilotage » des formations, les Échos, 9 décembre.

Université : les Solfériniens couchés devant le patronat, Bernard Gensane, 12 décembre 2013

Un comité pour faire entendre la voix de l’entreprise à l’université, Quentin Blanc, Le Figaro Etudiant, 9 décembre 2013

Magnifique entretien croisé de G. Foiraso et P. Gattaz.

Geneviève Fioraso : Le Medef et le gouvernement prêts au « copilotage » des formations

Par Marie Bellan et Marie-Christine Corbier dans les Échos, 9 décembre (à lire ici)

Où l’on peut lire par exemple :
Mi-octobre, le Medef a réclamé au gouvernement le copilotage des formations. Y êtes-vous favorable ?

G. F. : Mais bien sûr ! Cela est déjà intégré dans la gouvernance des universités, où on a, depuis la loi sur l’enseignement supérieur de juillet dernier, davantage d’acteurs économiques. […]

P. G. : On a progressé, c’est vrai […]


Université : les Solfériniens couchés devant le patronat

Blog de Bernard Gensane, 12 décembre 2013 (démontant l’interview précédente)

[…]En octobre, le Medef a réclamé (ses désirs sont des ordres) le copilotage des formations. Fioraso y est tout à fait favorable :
« Cela est déjà intégré dans la gouvernance des universités, où on a, depuis la loi sur l’enseignement supérieur de juillet dernier, davantage d’acteurs économiques. De même, grâce aux regroupements d’universités que nous encourageons, des stratégies de site vont être définies. Or ces stratégies sont faites pour être élaborées avec les acteurs économiques ! »

Mais pour Gattaz, cela ne suffit toujours pas :
« Les formations dispensées à l’université sont encore trop souvent orientées pour la toute petite minorité d’étudiants qui se destinent à l’enseignement, et pas pour ceux qui vont aller travailler en entreprise. »

Fioraso comprend ces objections mais rassure le patron des patrons :
«  On a le même intérêt ! »

Gattaz reste méfiant :
« Oui, mais vous, vous avez d’énormes corporatismes… »
Alors que, c’est bien connu, le patronat ne connaît pas le corporatisme.

Fioraso rassure encore :
« Allez sur le terrain ! ça a énormément bougé ! Il ne faut pas écouter les postures des uns et des autres. Les universités ont désormais des « fab labs » [?], des ateliers de créativité… »

Objection de Gattaz :
« Mais il y a encore un pas à faire entre le système français, qui fonctionne sur des subventions, et une université comme Oxford… »

Encore un effort, les toutous solfériniens, accordez-nous la haute main sur les formations et les diplômes auxquels il faut faire perdre leur statut national :
« Ce que vous dites va dans le bon sens. Mais il faut aller beaucoup plus loin et plus vite. Il faut absolument que les entreprises ou les branches s’intègrent davantage dans les universités pour définir les métiers de demain. Or on sait que les régions – pour ce qui relève du champ de Vincent Peillon – sont encore très réservées sur notre intervention pour définir des qualifications, des diplômes et des calendriers adéquats.

Fioraso souhaiterait instaurer des quotas de stagiaires dans les entreprises. Pas question, lui répond son maître :
« Soit vous nous faites confiance et vous désasphyxiez les entreprises pour qu’elles soient plus compétitives en considérant qu’elles sont nos forces vives. Soit vous dites on a un problème de stagiaires, et vous mettez en place des quotas, des pénalités… et vous ajoutez 50 pages au Code du travail. »

Ah, ce maudit Code du travail ![…]


Co-présidé par deux chefs d’entreprise (Françoise Gri, directrice générale du groupe Pierre et Vacances, et Henri Lachmann, vice-président de Schneider Electric), Sup Emploi cherchera notamment à « anticiper les métiers et les formations de demain » et à développer l’apprentissage.

Pour « rapprocher les entreprises et l’université » [1] et « améliorer l’insertion professionnelle des étudiants », la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso a lancé lundi 9 décembre un comité baptisé « Sup’emploi ». Réunissant 20 personnalités du monde des affaires et de la sphère éducative sous la houlette de deux chefs d’entreprises - Françoise Gri, directrice générale du groupe Pierre et Vacances, et Henri Lachmann, vice-président de Schneider Electric - désignés co-présidents du groupe, il sera uniquement consultatif et aura pour mission de formuler propositions et recommandations à la ministre.

« Avoir un comité piloté par le milieu socio-économique est une chose qui manquait » dans le monde de l’enseignement supérieur, a estimé Geneviève Fioraso, soulignant que « seul le milieu académique est aujourd’hui représenté dans les institutions existantes ». La ministre de l’Enseignement supérieur espère donc que la création d’une telle structure, et les mesures qu’elle suggérera, contribuera à « faire tomber les à priori » des entreprises sur l’université. « Aujourd’hui, ces deux mondes s’ignorent, voir s’opposent », regrette Henri Lachmann.

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[1Où l’on peut lire : Geneviève Fioraso. [Notre système d’orientation]n’est pas cassé, mais trop rigide. Il n’est pas adapté à la diversité des parcours. Il ne faut donc pas essayer de faire rentrer tout le monde dans un même moule. Avec un système d’orientation comme le nôtre, Einstein, qui avait des difficultés à l’école, ne se serait sans doute pas retrouvé dans la filière correspondant à ses passions.