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Plénière extraordinaire du CoNRS : texte adopté (plus quelques éléments de verbatim) - 11 juin 2014
mercredi 11 juin 2014, par
Session extraordinaire du Comité National de la Recherche Scientifique
"La crise de l’emploi scientifique"
9h30 : Accueil, mot de bienvenue
9h45 : Présentation, propositions mises au débat
10h15 : Débat avec la salle
11h15 : Première série d’interventions
12h : Débat avec la salle
13h : Pause
14h : Deuxième série d’interventions
14h45 : Débat avec la salle
15h45 : Discussion des propositions avec la salle
17h : Discussion avec la salle sur les actions à mener à la suite de la session
18h30 : fin
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Intervention de Dominique Faudot : L’emploi dans l’ESR du point de vue CP-CNU
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Voici le texte adopté en fin de journée et après les débats, par le Comité national de la recherche scientifique.
« Je tiens à rassurer les chercheurs : les campagnes de recrutements vont se poursuivre, même si les recrutements seront moins nombreux que précédemment. » G. Fioraso.
En contradiction avec les ambitions affichées et les affirmations du gouvernement, la politique poursuivie depuis des années dans l’enseignement supérieur et la recherche a amoindri nos capacités de recherche et d’innovation. Elle a aussi abaissé la position de la France au niveau international. Les décisions concernant l’emploi scientifique, tant public que privé, entravent notre capacité de recherche et affaiblissent nos universités. En généralisant la précarité, elles génèrent un véritable gâchis humain et aggravent les inégalités, entre les hommes et les femmes en particulier. Elles conduisent les jeunes à délaisser la recherche et découragent l’ensemble de la communauté scientifique.
La recherche est indispensable au développement des connaissances, au dynamisme économique ainsi qu’à l’entretien de l’esprit critique et démocratique. Or la pérennité des emplois scientifiques est indispensable à la liberté et la fécondité de la recherche. Le Comité national de la recherche scientifique rassemble tous les personnels de la recherche publique (chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs et techniciens). Ses membres, réunis en session plénière extraordinaire, demandent de toute urgence un plan pluriannuel ambitieux pour l’emploi scientifique. Ils affirment que la réduction continue de l’emploi scientifique est le résultat de choix politiques et non une conséquence de la conjoncture économique.
L’emploi scientifique est l’investissement d’avenir par excellence
Conserver en l’état le budget de l’ESR revient à prolonger son déclin. Stabiliser les effectifs ne suffirait pas non plus à redynamiser la recherche : il faut envoyer un signe fort aux jeunes qui intègrent aujourd’hui l’enseignement supérieur en leur donnant les moyens et l’envie de faire de la recherche. On ne peut pas sacrifier les milliers de jeunes sans statut qui font la recherche d’aujourd’hui. Il faut de toute urgence résorber la précarité. Cela suppose la création, sur plusieurs années, de plusieurs milliers de postes supplémentaires dans le service public ainsi qu’une vraie politique d’incitation à l’emploi des docteurs dans le secteur privé, notamment industriel.
Or les moyens existent. On peut dégager des ressources importantes :
► En simplifiant l’organisation actuelle de l’enseignement supérieur et de la recherche, inefficace, illisible et coûteuse. Pour commencer, il faut éviter de relancer un nouveau programme d’investissement d’avenir ;
► En réorientant les budgets consacrés au financement de la recherche sur projet, principal moteur de la précarité et source d’un gaspillage insupportable en temps mais aussi en moyens, vers le financement de postes permanents ;
► En réformant profondément le crédit impôt-recherche : notamment en conditionnant son obtention à l’emploi de docteurs et à l’évaluation scientifique de son utilisation. Chaque pourcent du CIR représente la création de 1000 nouveaux postes de chercheurs, enseignants-chercheurs, ingénieurs et techniciens.
Un plan pluriannuel de création de plusieurs milliers d’emplois titulaires de la fonction publique, sur plusieurs années, apparaît comme la condition indispensable pour empêcher le sacrifice d’une génération et avec elle, les besoins et la contribution de la France en matière de recherche. Il est de notre responsabilité que ce plan soit décidé et mis en œuvre au plus vite. Nous n’aurons de cesse, par différentes formes de lutte, que le gouvernement réponde à cette demande.
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Pendant l’introduction :
Un chiffre donné par Alain Trautman :
Une phrase de Sophie Duchesne, présidente du Conseil Scientifique du CNRS :
"Ce n’est pas une mobilisation pour le CNRS, c’est une mobilisation pour l’ensemble de l’emploi scientifique dans l’Enseignement supérieur et la recherche".
Philippe Büttgen rappelle qu’en effet, au Comité National, il y a des universitaires (élus et nommés). Une "seule communauté scientifique".
La SNCF a tenté de casser la plénière du CNRS… Lise Dumasy, présidente de Grenoble 3, n’a pas pu venir.
Laure Villatte (post-doc, Bordeaux) : "50000 agents précaires dans l’ESR, sans compter les doctorants, et les agents employés par des sociétés privées, mais travaillant dans le public."
En 2007, 7,5 millions d’heures ont été effectuées par les précaires dans l’ESR… Un vieux chiffre, qui a explosé.
Beaucoup de travail gratuit, surtout en SHS […] Beaucoup de personnes travaillant sans couverture sociale […] Émergence de nouveaux types de contrats, de la pure exploitation (exemple de Pau : 192h annuel proposés pour 800 euros par mois). Un mépris radical de la profession.
Plusieurs facteurs : intérêt de l’employeur, la loi LRU qui dérèglemente, désespoir des jeunes chercheurs tentant de se projeter dans l’avenir à tout prix…
L’après-midi, pendant le débat.
Marie-Bernadette Albert (Sud Recherche EPST) ne trouve pas que la question du CIR (sa seule condition) soit d’embaucher des chercheurs. L’État ne lui semble pas légitime à financer toute recherche… (l’Oréal, etc).
Le modérateurs trouvent qu’elle est un peu longue, "ce qu’on veut, c’est avoir un texte".
Un autre participant souligne que la question de l’utilisation qui va être faite du texte est essentielle : solliciter des entrevues au Parlement, forger une plateforme à partir de là.
Un autre remarque qu’il faut souligner la nécessité d’une décision politique à propos du CIR.
Ph. Büttgen : avec le CIR, il faut bien qu’on comprenne qu’on ne propose pas une préconisation, mais une unité de mesure.
Le modérateur interrompt et demande qu’on parle des modalités d’action.