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À Nantes, l’université veut fermer un cursus... que la fac privée va ouvrir - Aliénor Carrière, Le Figaro étudiant, 17 janvier 2014
samedi 18 janvier 2014, par
À l’Université de Nantes, la licence en sciences de l’éducation (SE) est menacée. Une formation similaire sera justement proposée à l’Université Catholique de l’Ouest dès la rentrée 2014.
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Hasard du calendrier ? A Nantes, les 140 étudiants de la troisième année de licence en sciences de l’éducation sont inquiets. Alors que les enseignants de cette filière proposaient à leur direction d’ouvrir une licence complète ,ils ont appris que des menaces pesaient sur cette formation. Les difficultés financières de l’Université de Nantes nécessitent « une logique d’élagage des formations » selon la direction.
La direction de l’Université explique que cette licence « n’est pas un axe stratégique de l’Université de Nantes » alors qu’il faut précisément concentrer le budget de la faculté sur .
Or, au même moment, l’Université Catholique de l’Ouest (UCO) informait de l’ouverture à la rentrée 2014 d’une L1 en sciences de l’éducation à Nantes... une alternative qui tombe à pic pour tous les futurs candidats.
Bénédicte Villeroy, chargée de la communication de l’UCO, explique que « ce projet est le résultat d’un appel de l’évêque de Nantes début 2013 » et il répond à un besoin de formation des enseignants du privé dans l’Ouest. Entre 30 et 50 places seront donc disponibles en L1, à la rentrée 2014.
Interrogée sur la coïncidence, elle assure : « Nous avons appris assez tardivement les soucis de l’Université de Nantes. On aurait préféré éviter cette concomitance de calendrier ». Cependant, elle ajoute que si l’UCO ignorait les intentions de la direction de la fac publique, l’Université de Nantes savait grâce à des « relations institutionnelles » (entre les recteurs de chaque université) que l’UCO voulait s’établir à Nantes en Sciences de l’Education. Il est donc possible que cette information ait pu les inciter à vouloir fermer le cursus public.
Reste que la formation à l’UCO reviendra pour trois ans à 10.650 euros contre quelque 200 euros de frais d’inscription dans le public.
Une forte mobilisation des étudiants
A l’université, Géraldine Body est « navrée de voir que l’on supprime une filière des SE parce qu’elle n’est pas rentable financièrement ». D’autant que l’étude des sciences de l’éducation débouche pourtant sur de nombreux métiers : enseignant, maître formateur, conseiller pédagogique, CPE…
Si la L3 disparaît, le cas des éventuels redoublants reste en suspens. Et « même pour ceux qui vont obtenir ou qui ont déjà obtenu leur licence en SE, quelle valeur ce diplôme aura-t-il si la formation disparaît ?! » renchérit Alain Patrick Olivier.
Grâce à la mobilisation des étudiants, l’Université a accepté d’organiser des groupes de travail réunissant tous les acteurs de ce conflit pour rédiger un rapport, actuellement consulté par le Président de la faculté. Malgré cette avancée, Géraldine Body reste sur ses gardes : « Je ne sais pas si c’est un moyen de nous calmer ou s’ils envisagent vraiment trouver un compromis ».
Pour l’heure, les enseignants et les étudiants nantais sont dans l’attente de la décision finale du Président de l’université qui devrait arriver lundi 20 janvier.