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Université : un front messin contre la restructuration - Le Républicain Lorrain, 8 février 2013 (!!)

samedi 22 février 2014, par Mariannick

Dans une lettre ouverte, les directeurs d’UFR et d’IUT mosellans signifient leur grogne face à la restructuration des collegiums en cours à l’université de Lorraine.

À lire ici dans Le Républicain Lorrain du 8 février 2013 (et la note ci-dessous*).

C’est un courrier de Martial Delignon qui a mis le feu aux poudres. Dans cette missive datée du 30 janvier dernier, le premier vice-président de l’université de Lorraine (UL) annonçait la redéfinition du périmètre de collegiums de l’université. La réponse des directeurs de composantes de la Moselle est tombée hier, sous la forme d’une lettre ouverte adressée au président de l’UL, Pierre Mutzenhardt : « Il est temps d’arrêter de structurer, déstructurer, restructurer. L’objectif essentiel des personnels devrait être de consacrer le maximum de temps à former le mieux possible les étudiants, leur avenir en dépend, mais aussi de faire de la recherche de la plus haute qualité scientifique. » Une quête de sens partagée par une part significative des personnels enseignants et non-enseignants, qui se plaint de « n’ avoir aucune visibilité depuis quelques mois » et craint pour l’attractivité, à terme, des sites mosellans.

Ces prises de position tranchées font suite à un malaise grandissant depuis la fusion [1], face à ce que les signataires estiment être la confiscation « au site mosellan en général et messin en particulier, [de] son autonomie scientifique, pédagogique et politique ». Pour ces derniers, le projet de redéfinition envisagé est inacceptable puisqu’il conduirait à « démanteler et à réduire à néant ce qui reste de la capacité d’initiative mosellane ». Une capacité déjà singulièrement mise à mal selon de nombreux universitaires qui dénoncent le poids administratif et financier du pôle nancéien au sein de l’UL : direction de 16 collegiums et pôles scientifiques sur 18, implantation de 14,5 des 16 directions, résultats d’exploitation 2011 déficitaires alors qu’il était excédentaire à Metz, hypercentralisation, etc. Une situation d’autant plus mal vécue qu’elle serait source de « dysfonctionnements généralisés » qui nuiraient aux missions de l’université.

Équilibre

Cependant, pour Patrick Weiten, président du conseil général de la Moselle, la création de l’UL reste « un succès même si certaines difficultés nous interpellent. Nous avons toujours milité en faveur de l’équilibre territorial entre tous les territoires lorrains », rappelle-t-il. Gilbert Krausener, président de la commission enseignement supérieur et recherche de la communauté d’agglomération de Metz Métropole, reste quant à lui « optimiste mais vigilant » appelant « la Moselle à jouer le jeu, à faire valoir ses atouts, à être volontariste ». Seul son de cloche nettement plus grave du côté de la mairie de Metz, où la situation est considérée avec « intérêt et inquiétude ».

S’agit-il simplement d’une énième réplique des luttes qui ont secoué l’axe Metz-Nancy au siècle dernier ? Les directeurs de composantes de la Moselle s’en défendent : « Nous ne cherchons pas à opposer sites mosellans et meurthe-et-mosellans, mais force est de constater que l’équilibre annoncé lors de la phase de construction de l’UL ne se traduit maintenant nullement dans la réalité. […] Une fois créée, [l’UL] paraît aujourd’hui l’expression d’une mise sous tutelle. » Or, argumentent-ils, « un bon fonctionnement nécessite un certain équilibre ».


* Comme l’a très aimablement souligné S. Provost, cet article est daté de février 2013 et non 2014 comme indiqué précédemment. Pour ne pas être en reste d’amabilité, SLU lui fera gracieusement remarquer que « la grogne des… » (profs, taxis, camionneurs, écologistes, usagers de la déchetterie de Frontignan, apprentis métalliers de Barbezieux…), c’est une paresse journalistique qui n’honore pas le Républicain Lorrain comme il le mérite.



[1Fusionnez ! qu’y disaient… (note de SLU)