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Vers une seule communauté universitaire par région - Newsletter La Toile de l’éducation, Le Monde, 26 mars 2014
jeudi 27 mars 2014, par
Fusion des chantiers. La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, va-t-elle réussir ce dont rêvaient ses prédécesseurs sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse ? Les fusions et regroupements d’universités se multiplient. Après Strasbourg, la Lorraine, Aix-Marseille, ce sont trois des quatre universités bordelaises qui, depuis le 1er janvier, ne forment plus qu’un établissement, une opération préparée de longue date. Beaucoup d’autres fusions sont en chantier. Ainsi les deux universités de Rennes envisagent leur mariage en 2016, tout comme celles de Clermont-Ferrand. Ou encore les deux universités de l’Est parisien, Paris-Est-Creteil et Marne-la-Vallée.
« Un chef de file unique ». Outre les fusions entre homologues se créent aussi des communautés d’universités et d’établissements (Comue) sur chaque site fédérant écoles et facultés, en application de la loi du 22 juillet 2013. La ministre Geneviève Fioraso a toujours affirmé vouloir une trentaine de regroupements académiques ou interacadémiques Elle l’avait déjà martelé lors de sa visite du campus de Brive-la-Gaillarde le 16 septembre 2013. Mais Mme Fioraso avait ajouté vouloir « un chef de file unique », un souhait formulé dans une lettre du 28 février adressée aux présidents d’universités. Le 6 mars, Simone Bonnafous, directrice générale pour l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle, a, dans une lettre, demandé aux présidents de ces Comue d’adresser au ministère une version provisoire de leur statuts avant leur approbation.
« Dérive liberticide ». Ces injonctions ont aussitôt soulevé un tollé. Deux parlementaires de bords différents ont interpellé la ministre Geneviève Fioraso à l’Assemblée nationale. Le député UMP de Moselle, Patrick Hetzel, bon connaisseur de l’enseignement supérieur, dénonce une « dérive liberticide ». La députée EELV du Calvados, Isabelle Attard, s’indigne de ce contrôle a priori qui « consiste à nier les compétences spécifiques et l’autonomie des universités et des établissements fixée et garantie par la loi et se trouve en contradiction flagrante avec les engagements solennels de madame la ministre pris devant la représentation nationale ». Le mouvement d’universitaires Qualité pour la science crie « aux oukases ministériels ». Sont-ce de simples grognements sans conséquences ou y a-t-il un malaise plus profond ?
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