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Inserm a 50 ans : le futur DG pré-nommé ? - Sylvestre Huet, Libération, 1er avril 2014
mardi 1er avril 2014, par
"Juste une histoire pour amuser les enfants… processus bidon… propos cruels…"
Il paraît que le futur Directeur général de l’Inserm va être nommé à la suite d’un « processus de sélection » en cours m’indique-t-on au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Cela fait sérieux. Le gouvernement ne nomme plus les patrons des organismes de recherche (CNRS, Inserm, CEA, INRA, INRIA, IRD…) comme avant. Avant la loi Fioraso qui prévoit effectivement, mais avec pas trop de détails sur la procédure, un appel d’offres, une sélection et un minimum de transparence dans le choix final (ici une note lors de son vote à l’Assemblée nationale).
Il paraît… car c’est juste une histoire pour amuser les enfants (enfin, les chercheurs, qui ne trouvent pas ça drôle, on va le voir). Je prends donc le pari que le futur Directeur Général de l’INSERM, (et probablement patron également de l’Alliance Aviesan qui regroupe les forces de la recherche publique en santé comme l’actuel DG André Syrota) se nomme… Yves Levy, « conseiller spécial » au cabinet de la Ministre, mais qui a la haute main sur la biologie et la santé. Au-delà de la personne qui sera nommée, c’est l’occasion de revenir sur l’évolution des organismes de recherche.
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Extraits.
Lorsqu’on les interroge, les candidats auditionnés - pas trop, trois quarts d’heure chacun me dit l’un, par un jury de quatre personnes dont deux directeurs centraux des deux ministères (Roger Genet pour la DGRI) - sont persuadés que le processus est bidon, que la décision est prise et depuis longtemps. Il y a même ceux « qui ont failli être candidats ». Les propos tenus sont tous anonymes, mais cruels. « Malheur à celui qui se mettrait en travers du projet de carrière du conseiller de la ministre », me dit-on. Les boîtes à courriels chauffent dans les labos, car Yves Levy a su se faire quelques ennemis dans ses fonctions précédentes à l’ANRS (recherches sur le Sida).
[…]
Même limité, ce pouvoir ne doit pas échapper au contrôle politique. Et surtout, les patrons des organismes de recherche ne doivent jamais élever le ton contre le ministère. Même lorsqu’ils savent que la politique actuelle de l’emploi scientifique est une catastrophe. La reconduction pour un an d’André Syrota, puis celle, plus récente, d’Alain Fuchs, par le gouvernement actuel montre assez bien que les politiques conduites sont peu différentes de celles menées Sarkozy. Et que la principale qualité d’un patron d’organisme de recherche dans la conjoncture actuelle est sa capacité à répondre positivement à toutes les demandes du pouvoir politique.