Accueil > Communiqués et textes des syndicats, coordinations, associations, sociétés (...) > Le CROUS sur le point de restreindre, si ce n’est supprimer les bourses sur (...)
Le CROUS sur le point de restreindre, si ce n’est supprimer les bourses sur critères sociaux et de préparation à l’agrégation (communiqué de Solidaire-étudiants et pétition) - 21 mai 2014
mercredi 21 mai 2014, par
Communiqué de Solidaires étudiant-e-s et pétition de soutien pour que les agrégatifs puissent conserver leur droit à une bourse d’état
Communiqué de Solidaires étudiant-e-s :
La réforme des bourses qui a eu lieu à l’été 2013 se targue d’augmenter les bourses en nombre et en montant, cependant, un pan des étudiant-e-s a été largement lésé, il s’agit de l’ensemble des étudiant-e-s préparant les concours de l’agrégation externe, et ou du CAPES externe hors cursus.
Pour un grand nombre d’étudiant-e-s titulaire d’un master de recherche et notamment en sciences humaines et en lettres, la suite consiste logiquement à préparer un concours de l’enseignement afin de pouvoir trouver un débouché professionnel à la hauteur de l’engagement qui a été le leur durant leurs études. De plus, le nombre de disciplines dans lesquelles l’agrégation est réclamée pour obtenir un contrat doctoral croît à mesure que les financements des centres de recherche s’amenuisent.
Or, jusqu’à la réforme de juillet dernier, un étudiant pouvait bénéficier de trois années supplémentaires debourses s’il préparait un concours de l’enseignement (circulaire n° 2012-0012 du 22-6-2012, annexe 4, paragraphe 1.2.b), ce qui n’est pas peu lorsqu’on connaît les exigences d’un concours comme l’agrégation. Ce paragraphe a tout simplement été effacé de la nouvelle circulaire qui prévoit un droit de bourse seulement, si les 3 années de droits pour le master n’ont pas été utilisées.
[...]
Nous revendiquons :
Le maintien des bourses sur critères sociaux post-master pour la préparation des concours
La revalorisation des bourses sur critères sociaux dans l’enseignement supérieur
Pétition de soutien pour que les agrégatifs puissent conserver leur droit à une bourse d’état
L’austérité a encore frappé à l’aveuglette : du jour au lendemain, sans raison autre qu’une économie de bouts de chandelles, les étudiants qui préparent l’agrégation ne seraient plus éligibles aux bourses d’Etat. En effet, le CROUS a affirmé qu’une commission se tiendrait en septembre afin de décider si, oui ou non, cette bourse serait conservée.
En plus d’être une mesure injustifiée (pourquoi l’agrégation plus qu’une autre formation ?), ce serait une décision injuste qui frapperait les étudiants les plus méritants, pire, elle favoriserait les étudiants sur des bases financières en rendant, de fait, plus difficile l’accès du concours aux étudiants les moins favorisés. En rendant les agrégatifs inéligibles à une bourse, il s’agirait donc à la fois de pénaliser les plus méritants et de favoriser les plus riches. Tout le contraire de la justice.
C’est pourquoi nous demandons à ce que l’éligibilité à la bourse de ceux qui préparent l’agrégation ne soit pas remise en cause, et qu’ils bénéficient, comme tout autre étudiant, de ce droit.
La « Préparation à l’Agrégation » ne ferait plus partie des listes de formation pour l’obtention d’une bourse d’Etat, ce qui paraît pour le moins surprenant .
En effet, il s’agit d’une formation comme une autre et non pas d’une
« année sympathique » comme certains d’entre nous ont pu en avoir la notification par le CROUS. Pourquoi cette sanction à l’encontre d’élèves qui veulent travailler afin d’obtenir un concours qui couronnerait cinq années d’approfondissement de leur matière de prédilection en vue de la transmission ultérieure des savoirs acquis ?
L’Etat a fait une campagne de revalorisation de l’Université et veut de bons résultats à l’agrégation mais ôter la bourse à certains étudiants revient à leur refuser la possibilité de s’y inscrire.
Souhaite-t-on vraiment instaurer un élitisme financier en réservant l’agrégation uniquement aux personnes qui auraient les moyens de payer cette année ?
En effet, elle exige une mobilisation financière très importante : outre les frais de logement, de nourriture et de transport, il faut ajouter à cela le coût des fournitures d’études (livres, outils etc.) et les frais d’inscription et de sécurité sociale.
En outre, cette année de préparation nécessite un travail personnel particulièrement soutenu et si certains étudiants, pour faire face à leurs charges financières, doivent cumuler un travail alimentaire avec ces études, leurs chances d’obtention de ce concours s’en trouvent forcément hypothéquées.
Ne risque-t-on pas, en empêchant des élèves de pouvoir se préparer décemment (ou même de se présenter tout court) au concours de l’agrégation, d’éliminer de bons éléments qui feraient d’excellents professeurs au service des élèves ?
Au moment où la désaffection des étudiants pour le métier d’enseignant est de plus en plus criante, il nous apparaît que la suppression de la bourse d’Etat ne peut qu’aggraver cette situation et pénaliser la qualité de l’enseignement secondaire français.
Ceci est en contradiction avec la promesse du Président de la République qui a fait de la jeunesse sa priorité.