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La ComUE Hesam explose en vol - Revue de presse, 21 septembre 2014

dimanche 21 septembre 2014, par Mademoiselle de Scudéry

La COMUE Hésam s’effondre.

Wally Bordas, Orientations, 19 Septembre 2014.
Jeudi 18 septembre, plusieurs écoles ont annoncé qu’elles ne feraient plus partie de la future communauté d’universités et établissements (Comue) Hésam.

C’est l’hécatombe à l’Hésam. Jeudi 18 septembre, pas moins de 5 établissements ont manifesté leur souhait de ne pas faire partie de la future communauté d’universités et établissements (Comue) : l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), l’Ecole pratique des hautes études (EPHE), l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO), la Fondation maison des sciences de l’homme (FMSH) et un peu plus tard l’Ecole nationale des Chartes.

Un communiqué de presse collectif

C’est hier matin que quatre écoles du rassemblement (l’EHESS, l’EPHE, l’EFEO et la FMSH) ont manifesté leur souhait de ne plus faire partie du projet. Dans un communiqué, les établissements expliquent qu’ils ne se retrouvent plus dans le projet de l’Hésam : « ni dans les nouvelles orientations ni dans l’organisation qui se profilent ».

Une décision qui fait suite à une période de crise que traversait l’Hésam depuis le printemps 2014, notamment concernant les différents statuts.
L’incompréhension des autres établissements

La décision passe très mal auprès des autres établissements membres de l’Hésam. Sur educpros.fr, Philippe Boutry, président de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne explique : « Personne n’a été prévenu avant l’annonce en réunion ce matin. Cela devait pourtant être bien concerté, en amont, étant donné le communiqué de presse et l’interview parus au même moment. C’est assez indélicat de prévenir les journalistes avant ses collègues. »

L’école nationale des Chartes en rajoute une couche

Cette nouvelle n’a pas tardé à faire réagir les autres établissements. L’Hésam peut-elle avoir un avenir sans ces 4 établissements, dont plusieurs étaient d’ailleurs à l’origine du rassemblement ? L’Ecole nationale des Chartes, par le biais de son directeur, Jean-Michel Leniaud, a rapidement exprimé sa volonté de quitter le regroupement.

Dans un communiqué recueilli par News Tank Education, le directeur explique que l’établissement « examinera très prochainement, dans le cadre de son conseil d’administration, les conditions dans lesquelles elle pourra sortir de la manière la plus appropriée de la Comue Hésam dont elle constate à regret l’actuelle désintégration ». Une rentrée très difficile pour la future communauté d’universités et d’établissements.


Le regroupement universitaire parisien Hesam vole en éclats

Isabelle Rey-Lefebvre, Le Monde, 19 septembre 2014.

La politique de grands pôles universitaires voulus par la secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, est de nouveau mise à mal en région parisienne. Jeudi 18 septembre, la future Comue (communauté d’universités et d’établissements) Hesam – pour Hautes Etudes-Sorbonne arts et métiers – a volé en éclats après plusieurs mois de crise. « Consternant, désolant, quel gâchis… », se sont exclamés certains participants à la sortie de la réunion qui devait en entériner les statuts.

Hesam réunit quinze établissements parisiens d’enseignement supérieur et de recherche parmi les plus prestigieux de France : l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne, le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), mais aussi l’Ecole nationale d’administration (ENA), l’Ecole du Louvre, l’Ecole nationale supérieure de création industrielle (Ensci Les Ateliers), numéro un de l’enseignement du design, ou encore le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

UN PROJET « HORS DE PORTÉE »

Mais quatre des membres fondateurs, et non des moindres, ont annoncé leur sortie du groupement : il s’agit de l’Ecole française d’Extrême-Orient, l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), l’Ecole pratique des hautes études (EPHE) et la Fondation pour la maison des sciences de l’homme (MSH), qui, expliquent-elles dans un communiqué commun, « à l’issue d’une longue période de discussion (…) ne se retrouvent ni dans les nouvelles orientations ni dans l’organisation qui se profilent et ont donc décidé de ne pas s’engager comme membres de la future Communauté d’universités et d’établissements Hesam », arguant que « le projet initial (…) de construire une université de type vraiment nouveau est hors de portée  ».

L’Ecole nationale des chartes pourrait leur emboîter le pas. « Son prochain conseil d’administration examinera les conditions dans lesquelles elle pourra sortir de la manière la plus appropriée de la Comue Hesam, dont elle constate à regret l’actuelle désintégration », a-t-elle fait savoir.

Après quatre ou même huit ans de vie commune, si l’on fait remonter la naissance d’Hesam aux premières discussions, en 2005, la rupture choque Philippe Boutry, président de Paris-I. «  Je suis stupéfait, tant sur la forme que sur le fond. Nous n’étions absolument pas prévenus de la démarche de ces établissements ; ce qui est indélicat, a-t-il dénoncé. Ils renient leurs engagements, alors que nous étions dans une phase très positive, les statuts devant être approuvés mercredi 18 septembre. C’est un acte irresponsable et dangereux : qu’adviendra-t-il des locaux, des personnels et du budget ?  »

PARIS-I EN LIGNE DE MIRE

Hesam bénéficie, en effet, d’un budget de fonctionnement de 6 millions d’euros par an et d’une dizaine de postes administratifs. « Quant à être lauréat du deuxième appel d’offres, lancé à la fin de l’année, pour les investissements d’avenir, cela semble compromis », regrette M. Boutry. Le projet d’origine était séduisant : « Mener des recherches et des enseignements en croisant les disciplines, sciences humaines, arts appliqués, design, patrimoine, sciences de l’ingénieur, management, explique le sociologue Michel Wieviorka, administrateur de la Maison des sciences de l’homme, et nous avons joué bravement le jeu. Mais je constate que la logique universitaire structurée en disciplines reprend le dessus. Et tout est lent : il faut déplacer des montagnes pour chaque décision. »

« Ces regroupements sont sans doute à des échelles trop vastes pour fonctionner avec souplesse », analyse de son côté l’économiste Pierre-Cyrille Hautcœur, président de l’EHESS, qui fait remarquer que « les universités américaines les plus productives ne sont pas de grandes structures, elles comptent à peine 10 000 étudiants et sont constituées d’unités très identifiées, en droit, en économie ».

Les critiques visent manifestement Paris-I. L’université faisait valoir son poids prépondérant, compte tenu du nombre d’étudiants et d’enseignants-chercheurs qu’elle compte. La crise couvait d’ailleurs depuis quelques mois, obligeant le ministère à dépêcher deux médiateurs, Jean-Richard Cytermann, ancien directeur adjoint du cabinet de Geneviève Fioraso de 2012 à février 2014, et Jacques Bourdon, ex-président de l’université d’Aix-Marseille-III.

« NOUS REGRETTONS »

Ils espéraient avoir trouvé un compromis sur les questions de statuts, mais le mal est apparemment plus profond. La disparition, en mars 2014, de Jean-Claude Colliard, ancien président de Paris-I, qui avait fédéré ces énergies, a ravivé la guerre des ego entre des personnalités toutes brillantes et fortes.

Cette désintégration soudaine d’Hesam, qui survient après d’autres déboires, comme le départ, à l’été 2013, de l’université Paris-II-Assas de la Comue Sorbonne universités, ou la récente démission forcée de Monique Canto-Sperber, présidente de Paris sciences et lettres (PSL), met à mal la politique volontariste du secrétariat d’Etat à l’enseignement supérieur de parvenir à une carte de 25 grands pôles rapprochant grandes écoles, universités et organismes de recherche, et pose même la question de leur pertinence.

« Nous prenons acte, nous regrettons, mais cela ne remet pas en cause la dynamique en cours  », explique-t-on au cabinet de Mme Fioraso. Les regroupements franciliens d’établissements prestigieux qui n’entendent pas céder un pouce de leurs prérogatives sont les plus fragiles. Ils ont été formés au gré des affinités entre directeurs plutôt qu’autour de projets bien charpentés. Leur bilan reste à dresser.


Tempête à Hésam : quatre écoles quittent le navire

Camille Stromboni , Educpros, 18 septembre 2014.

Nouvel accroc dans le jeu d’alliances entre universités et écoles. Après Paris 2 qui quittait avec fracas Sorbonne Universités il y a tout juste un an, c’est au tour de quatre établissements (EHESS, EPHE, EFEO, FMSH) de se retirer du pôle universitaire Hésam. Une décision qui fait figure de bombe pour les autres membres de la communauté, et qui peut surprendre au moment où le ministère pousse au rassemblement.

L’EHESS (École des hautes études en sciences sociales), l’EPHE (École pratique des hautes études), l’EFEO (École française d’Extrême-Orient) et la FMSH (Fondation maison des sciences de l’homme) en ont fini avec le regroupement Hésam (Hautes études Sorbonne Arts et métiers). Les quatre établissements, dont plusieurs étaient à l’origine du rassemblement parisien, ont annoncé, le 18 septembre 2014, leur décision : ils ne feront pas partie de la future communauté d’universités et établissements, qui compte une quinzaine de membres, dont l’université Paris 1, l’Ensam (Arts et métiers ParisTech), le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), l’ENA ou encore l’ESCP Europe.

Après Sorbonne Universités, qui a vu Paris 2 claquer la porte en septembre 2013, il s’agit du deuxième pôle qui éclate, tandis que l’heure est au regroupement d’universités, sous l’impulsion du ministère.

La colère pour ceux qui restent

Chez les autres établissements membres d’Hésam, c’est la "stupéfaction" qui domine. "Personne n’a été prévenu avant l’annonce en réunion ce matin, s’étonne Philippe Boutry, président de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Cela devait pourtant être bien concerté, en amont, étant donné le communiqué de presse et l’interview parus au même moment. C’est assez indélicat de prévenir les journalistes avant ses collègues."

« C’est profondément regrettable et désolant. C’est tombé comme une bombe ce matin. C’était préparé et calculé. »
(Oliver Faron - Cnam)

Au Cnam également, la pilule passe très difficilement. "C’est profondément regrettable et désolant, du point de vue humain et universitaire, déplore Olivier Faron, son directeur. C’est tombé comme une bombe ce matin, alors que nous nous sommes croisés il y a à peine quelques jours. C’était préparé et calculé, j’espère que le ministère réagira à de telles pratiques, où l’on privilégie les intérêts individuels à un projet collectif !"

De l’impossibilité de collaborer

Sur le fond, les quatre écoles expliquent ce départ, dans leur communiqué, en soulignant qu’"à l’issue d’une longue période de discussions et d’échanges sur les statuts et sur le contrat quinquennal d’Hésam, elles ne se retrouvent ni dans les nouvelles orientations, ni dans l’organisation qui se profilent".

Le regroupement parisien était entré en crise, depuis le printemps 2014, rencontrant de grandes difficultés à se mettre d’accord sur les statuts de la future communauté d’universités et établissements. Après une séquence de médiation, un accord semblait pourtant en voie d’être trouvé, à l’été.

"Je ne comprends pas, gronde le président Boutry. Nous avions trouvé un compromis sur les statuts en juillet, avec un retour du ministère et un accord des établissements, réaffirmé fin août. La rédaction définitive du contrat de site devait être examinée ce matin. Ils renient leur engagement d’un coup. Ce qui me frappe, c’est l’irresponsabilité de ces quatre dirigeants pour Hésam et pour l’avenir."

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