Accueil > Revue de presse > Université de Toulouse : les cours annulés pour débattre de l’austérité (...)
Université de Toulouse : les cours annulés pour débattre de l’austérité budgétaire - Par AFP agence, Figaro Etudiant, 27 novembre /2014
samedi 29 novembre 2014, par
Le président de l’université Toulouse-II - Jean-Jaurès a invité jeudi « étudiants et personnels » à débattre des « conditions dégradées du service public d’enseignement supérieur et de recherche », en arrêtant les cours.
Il a été décidé de banaliser les journées du 27 novembre et du 2 décembre », a annoncé dans un communiqué Jean-Michel Minovez, président de l’université Toulouse-II - Jean-Jaurès (anciennement Le Mirail). Après plusieurs jours de blocage de l’université par une partie des étudiants, qui manifestent contre l’austérité budgétaire ainsi que contre les violences policières, suite au décès de Rémi Fraisse, le président de l’université, coutumière des révoltes étudiantes, a souhaité apaiser le débat. Son communiqué signifie que l’ensemble des cours seront suspendus afin que tous les étudiants puissent « participer aux assemblées générales ».
« Des AG se tiendront (...) afin de favoriser les échanges sur les conditions dégradées du service public d’enseignement supérieur et de recherche », a écrit Jean-Michel Minovez qui avait déjà maintes fois dénoncé une « situation d’austérité généralisée ». Il répondait ainsi à une demande des étudiants et personnels, après un « blocus » qui avait empêché, mardi, une partie des cours de se tenir.
Après les ZAD, la ZIC...
Au terme de débats tendus, les étudiants avaient adopté mardi une motion appelant à la mobilisation « contre le désengagement financier de l’État dans l’enseignement supérieur, la dégradation des conditions d’études, la répression des mouvements sociaux et les violences policières », en rapport avec la mort un mois plus tôt du jeune Toulousain Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn.
Plusieurs dizaines de jeunes campent également au sein de l’université, sur ce qu’ils appellent une « Zone d’interpellation chaleureuse » (ZIC), dans la lignée des « Zones à défendre » (ZAD) installées dans le Tarn et en Loire-Atlantique par des opposants à des projets publics.
Mardi, le président Minovez avait dénoncé l’intrusion d’« éléments extérieurs » sur le campus, parfois « agressifs », en affirmant que les étudiants se faisaient « manipuler par des gens de la mouvance anarchiste ». Mais, simultanément, il avait résolument plaidé en faveur d’un accroissement du budget consacré aux universités, en assurant que « la jeunesse d’aujourd’hui ne pourra pas disposer de conditions de formation de bonne qualité ». « Notre université, en quelque sorte victime de son succès, est passée en quatre ans de 22.000 à 27.000 inscrits » mais « l’État ne compense pas financièrement la hausse des coûts que cela représente ni les missions qu’il nous transfère », avait-il assuré.