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Bercy s’attaque aux réserves des universités - Marie-Christine Corbier, Les Echos, 24 février 2015
samedi 28 février 2015, par
On nourrit le budget de l’ESR......
...... par le budget de l’ESR. Plus précisément le fonds de roulement, prétendu bas de laine de (certaine)s universités. Et le CIR c ’est le bas de laine de qui ???
A lire sur le site des Echos
Les universités et les écoles d’ingénieurs qui relèvent du ministère de l’Enseignement supérieur n’en finissent pas de traîner le budget 2015 comme un boulet. En cette fin février, ces établissements n’ont toujours pas connaissance de leurs dotations budgétaires. Ils s’inquiètent surtout des 100 millions d’euros que le gouvernement veut puiser dans leurs fonds de roulement.
Fin 2014, le sujet avait surgi des débats budgétaires, révélant une bataille entre Bercy et le ministère de l’Enseignement supérieur. La somme avancée par la Cour des comptes – 1,5 milliard d’euros – faisait dire à certains qu’il y avait, dans les fonds de roulement, un bas de laine dans lequel puiser.
Les reports d’un rapport
Un rapport des inspections générales devait tirer tout cela au clair. Mais la publication du rapport a été repoussée. Le prérapport – non public – « pointe le fait que les commissaires aux comptes ne mettent pas tous la même chose dans les fonds de roulement », confie Jean-Loup Salzmann, président de la Conférence des présidents d’université (CPU). Et donc, le ministère n’y voit toujours pas clair... et attend le rapport définitif. « Certains évoquent un verdict en juin, ça rend tout le monde fou ! », poursuit Jean-Loup Salzmann. La secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a pourtant promis, la semaine dernière, « des éléments vraiment chiffrés d’ici un mois ».
Hier, le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser), qui représente la communauté universitaire, n’a pas pu se prononcer sur la répartition des moyens des établissements. Le Cneser a voté une motion pour « dénoncer fermement » le report de l’étude de cette répartition. C’est le troisième report en moins d’un mois. Le principal syndicat du secteur, le Snesup-FSU, dénonce « l’incertitude et l’inquiétude » qui pèsent sur les établissements.
Les établissements qui pourraient être visés par la ponction de 100 millions sont « ceux qui ont plus de 65 jours de fonds de roulement », indique-t-on dans l’entourage de Geneviève Fioraso. Une dizaine d’universités et 25 écoles seraient dans le collimateur de Bercy, à hauteur de 66 millions pour les premières et de 34 millions pour les écoles.
La CPU parle d’un projet « périlleux ». Son homologue pour les écoles d’ingénieurs, la Cdefi, évoque un « hold-up financier ». « Je ne vais pas prendre le risque d’ouvrir des postes alors que je n’ai pas l’argent », regrette Jean-Loup Salzmann pour son établissement, l’université Paris-XIII. Laurent Carraro, directeur général d’Arts et Métiers Paris-Tech, parle d’un « risque de suppression de 50 emplois » ( retrouvez ici l’intégralité de son interview ). Tous craignent un « bis repetita » en 2016 et 2017.
Geneviève Fioraso parle au contraire de ponction « ponctuelle ». L’argent pris via les fonds de roulement sera « utilisé pour augmenter notre aide aux universités », a-t-elle indiqué. Faisant implicitement référence à Paris-VIII et aux images qui ont circulé sur des sanitaires en piteux état, Geneviève Fioraso a eu cette phrase à l’Assemblée, la semaine dernière : « Quand on a des fonds de roulement de plus de trois mois, on est capable d’appeler un plombier et de réparer des sanitaires bouchés. » Une manière de justifier la démarche du gouvernement.