Accueil > Revue de presse > Blogs > ParcourSup du virtuel au réel, lettre ouverte à ma ministre et ma chère (...)
ParcourSup du virtuel au réel, lettre ouverte à ma ministre et ma chère collègue conseillère formation, Yann Bisiou, Le Sup en Maintenance, 28 janvier 2018
lundi 29 janvier 2018, par
Yann Bisiou se livre à un petit calcul élémentaire, s’étonne que "dans tous les experts multi-étoilés, les directeurs et présidents d’écoles et d’universités d’excellence de la commission Filâtre et consorts [consultés], il ne s’en soit pas trouvé un ou une pour" le faire et propose à Mme sa ministre et Mme la conseillère que " pour la prochaine réforme, quand [elles auront] une bonne idée, (...) l’on prenne le temps d’en discuter avant… c’est mieux qu’après."
Chiffres à l’appui !
Madame ma ministre, Madame ma chère collègue conseillère formation au cabinet de madame la ministre
Vous avez inventé Parcoursup, mais avez-vous idée de la réalité de son application ? Pour m’en assurer, je voulais partager avec vous la note reçue d’une collègue décrivant aux membres de son département la mise en place de Parcoursup à la rentrée et vous permettre d’apprécier ses conséquences concrètes.
C’est un département « non sélectif » à capacité d’accueil (consigne de l’IGAENR dans une université sous-encadrée et en déficit). Cela signifie que les collègues ne peuvent dire « NON » à un dossier d’étudiant puisqu’il n’y a pas de sélection. C’est le cas le plus courant pour les licences. Ils peuvent dire « OUI » ou « OUI, SI ». Et c’est là que notre affaire se complique.
Car pour dire « OUI, SI » il faut mettre en place un dispositif particulier d’accompagnement. Sauf que le président de l’université et le VP-CEVU ont fait passer la consigne : « pas d’argent, pas de OUI, SI ». Et comme il n’y a pas d’argent, il n’y aura ni « NON », ni « OUI, SI ». Les collègues diront « OUI » à tous les dossiers ; l’École des Fans à l’université.
L’année dernière cette formation a reçu 1900 candidatures pour 250 places. Combien cette année ? 1000 ? 2000 ? 3000 ? Les collègues vont dire « OUI », 1000 fois, 2000 fois ou 3000 fois ; ça tisse des liens... Je dis « les collègues » car il faut une commission pour dire OUI. Ils seront donc au moins deux.
Combien de temps ça prend pour dire « OUI » sur la plateforme ? 1 mn ? Optimiste. Mais soyons optimistes, puisque nous sommes la Startup Nation ! Donc à 1 mn le dossier cela fait 16 à 50 heures de saisie des « OUI », soit entre 2 jours et 1 semaine de travail. Là j’ai une pensée pour les collègues d’une autre formation qui, l’année dernière, ont reçu plus de 7000 dossiers…
Déjà dans ce petit département, à 45€ de l’heure, le coût est compris entre 1440€ et 4500 €. Ça fait tout de même cher du clic, même dans une Startup Nation. Mais vont-ils être payés ces collègues ? Une prime peut-être ? 500 € brut ? Chacun ? Je comprends mieux pourquoi un job au SMIC semble déjà une super opportunité pour certains membres de votre gouvernement.
Pour lire la suite