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Appel issu du meeting du 26 janvier 2019 : « Combattre ensemble la politique actuelle de destruction de l’enseignement public ! »

mercredi 13 février 2019, par PCS (Puissante Cellule Site !)

Partout le même constat est fait, partout il suscite l’indignation ! Les politiques dans l’enseignement menées par les gouvernements successifs s’acharnent à remettre en cause les missions fondamentales de l’école et de l’université publiques : instruire et émanciper.
Partout s’exprime une conscience de plus en plus nette des enjeux des politiques actuelles dans l’enseignement : ce ne sont pas là de simples mesures d’austérité visant à réduire les dépenses publiques, c’est la fin programmée du droit pour tous de s’instruire gratuitement, d’acquérir des qualifications ainsi que les diplômes nationaux qui les sanctionnent, de bénéficier des droits et des garanties que ces diplômes apportaient jusqu’alors par leur reconnaissance dans les conventions collectives et les statuts.

Les attaques actuelles (réforme du bac et du lycée, Parcoursup, réforme de la voie professionnelle, arrêté licence, hausse des frais d’inscription à l’université pour les étudiants étrangers, etc.), tout en s’inscrivant dans la continuité des réformes antérieures, atteignent une intensité et une radicalité sans précédent. Elles démontrent clairement qu’il s’agit de livrer la jeunesse, en particulier celle des classes populaires, au jeu de la concurrence effrénée et de l’exploitation aveugle, en la privant des armes qui lui permettent de se défendre contre l’asservissement à la loi du profit. On refuse aujourd’hui que cette jeunesse dispose des moyens de prendre conscience de ses pouvoirs et de sa dignité, que lui soient offertes les ressources pour mettre en question le monde qui l’entoure. L’existence de diplômes ayant la même valeur sur tout le territoire, l’accès gratuit au savoir, le droit donné à chacun(e) de déterminer et de construire son avenir… : ces libertés élémentaires sont devenues intolérables pour un gouvernement qui se donne pour vocation de maintenir et de renforcer coûte que coûte les privilèges des plus fortunés. A ses yeux, toutes les entraves à la loi du marché doivent être balayées, quitte à ce que les droits de l’immense majorité soient anéantis, quitte à ce que s’effondrent ces piliers de notre civilisation que sont l’école et l’université publiques.

C’est donc d’un enjeu de civilisation qu’il s’agit, de la question de savoir dans quelle société nous voulons vivre ! Telle est l’alternative : ou bien reconquérir une école et une université qui instruisent, préserver cet acquis de l’humanité, ou bien céder aux politiques qui conduisent à leur destruction.

Or la volonté de faire barrage à cette politique se fait désormais entendre de toutes parts. Les lycéens et les étudiants, bien conscients que le gouvernement œuvre à sacrifier leur avenir, à le rendre plus incertain, plus inégalitaire, plus marqué par l’isolement et la solitude, plus étranger à toute forme de solidarité sociale, se mobilisent sur les mots d’ordre précis d’abrogation des réformes. Dans leur combat, ils se heurtent à des formes de répression barbares. Enseignants du primaire, du secondaire, du supérieur, de l’enseignement spécialisé, voyant le sens de leur métier s’effriter sans cesse davantage, cherchent depuis des mois les voies de la reconquête de leur droit de transmettre des connaissances, de rester les libres auteurs de leur enseignement, de léguer à la jeunesse les savoirs dont ils sont les héritiers, eux qui sont maintenant sommés de trier les élèves et les étudiants qu’ils avaient jusque là pour tâche d’instruire. Les parents d’élèves de leur côté subissent l’angoisse engendrée par le dispositif Parcoursup, par une réforme du lycée qui sème le chaos et dont l’intérêt pour les élèves est insaisissable.

Malgré tout, le gouvernement se sent autorisé à poursuivre son œuvre de destruction de l’école et de l’université publiques. Malgré tout, le gouvernement multiplie les attaques. Dispersés, toutes celles et tous ceux qui cherchent à résister à cette politique ne parviennent pas à lui faire barrage.

C’est pourquoi, attachés à l’instruction, attachés aux connaissances et à leur transmission de génération en génération, nous, enseignants du primaire, du secondaire, du supérieur, de l’enseignement spécialisé, lycéens, étudiants, parents d’élèves, travailleurs, réunis le 26 janvier 2019 lors du meeting « Combattre ensemble la politique actuelle de destruction de l’enseignement public », affirmons ceci :

Il est nécessaire que toutes les forces opposées à cette destruction s’unissent !

Hors de question que nous laissions la barbarie s’étendre !

Hors de question que nous laissions les établissements d’enseignement se plier à la logique de l’entreprise !

Hors de question que nous laissions le gouvernement détruire l’école et l’université publiques !

Hors de question de céder devant l’exigence de faire de la jeunesse une marchandise docile !

C’est pourquoi nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent gagner cette bataille à réunir des enseignants, des étudiants, des élèves, des parents d’élèves, des travailleurs et à discuter avec eux de cet appel.

Que toutes et tous nous recherchions ensemble les moyens de renverser la politique barbare du gouvernement, que toutes et tous nous disions d’une seule voix :

[bleu]Non à la disparition de l’enseignement public !

Oui à la reconquête d’une école et d’une université qui instruisent !

Oui à l’égalité devant l’instruction !

Oui à l’émancipation de toute la jeunesse ![/bleu]


Liste des premiers signataires ici
On peut se joindre aux signatures : https://cepadep.fr