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Loi de programmation pluriannuelle de la recherche : « Ne cédons pas aux manœuvres de l’exécutif »- Tribune, Le Monde, 7 juillet 2020
mercredi 8 juillet 2020, par
Dans une tribune au « Monde » lancée par les juristes Aurélien Antoine et Charles-André Dubreuil, un collectif d’universitaires réitère leur demande du retrait d’un texte où, loin des idées solidaristes, domine une logique darwinienne, managériale, centralisatrice et uniformisante de la recherche.
Tribune. « La science et la recherche publique ont contribué à la construction de notre pacte républicain » : c’est ainsi que débute l’exposé des motifs du projet de loi de programmation pluriannuelle pour la recherche (LPPR). Pourtant, le contenu du texte n’a que peu à voir à ce qui a fait naître ce pacte, qui puise ses racines dans les idées solidaristes de la IIIe République et le programme du Conseil national de la Résistance.
Il suffit de lire attentivement l’exposé des motifs, l’annexe et surtout l’article 3 de la LPPR qui crée la « prétitularisation conditionnelle » (sic) de jeunes chercheuses et chercheurs pour comprendre que c’est plutôt la logique darwinienne, managériale, centralisatrice, et uniformisante de la recherche qui domine.
La liste est longue des mesures qui, sous couvert d’une revalorisation et d’une adaptation aux enjeux contemporains, conduisent en réalité à remettre en cause le recrutement par concours (gage d’objectivité et de qualité) et le statut des personnels ; à précariser l’emploi ; à favoriser les excès de pouvoir, le mandarinat et les conflits d’intérêts…
Usant sans vergogne de la carotte budgétaire, le propos du projet de texte dissimule relativement mal le fait que ces nouveaux subsides ne seront débloqués que si les structures académiques se conforment exactement à ce que le ministère, les agences nationales et les exécutifs surpuissants d’universités devenues des mastodontes auront décidé.
Aucune concertation
Ces aspects de la LPPR étaient largement pressentis durant l’hiver 2020. L’hostilité d’une partie non négligeable du monde académique s’était rapidement fait entendre.
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