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Étudiants sous Covid, la vie sur pause - Philippe Bardonnaud, Vanessa Descouraux, Géraldine Hallot, France-Inter, 10 janvier 2021
dimanche 10 janvier 2021, par
France-Inter, Interception, 10 janvier
Depuis le début de la semaine, quelques étudiants, par groupe de 10 maximum, ont retrouvé les bancs de la fac, mais cela reste encore très marginal. L’essentiel des cours se fait toujours en distanciel. Depuis l’apparition du virus, la vie étudiante est en pause. Le moral des plus jeunes est au plus bas.
Il y a bien eu quelques semaines à la rentrée de septembre durant lesquelles les 2,7 millions d’étudiants ont cru retrouver leur vie, leurs cours, leurs amis, leurs fêtes. Mise à part cette parenthèse enchantée, depuis presque un an désormais, l’apprentissage se fait à travers un écran, en tout cas pour ceux qui ont la chance d’être équipés.
Pour les autres, le décrochage semble inévitable. Dans certaines facs, le taux de connexion aux cours à distance est passé de 70% à 30%.
L’isolement des étudiants ne se limite au savoir.
Leur vie sociale est anéantie, à un moment où, au contraire, elle devrait être au centre de tout. Dans une enquête réalisée par l’observatoire de la vie étudiante, un étudiant sur trois présente des signes de détresse psychologique, liés à l’isolement et aux conditions de vie particulières en cette période de crise sanitaire. "Un de mes amis me disait qu’on devrait être en train de vivre la meilleure période de notre vie, c’est raté" note Rémi, étudiant en IUT.
Pour les étudiants les plus précaires, les confinements successifs les ont privés de leur seule source de revenus.
Sur le marché, il n’y a plus ou si peu de jobs étudiants, alors qu’un jeune sur deux travaille pour financer sa formation.
Le gouvernement a fait des annonces en direction des étudiants. Les aides d’urgences versées par les CROUS ont été doublées, le repas au resto U passe à un euro pour les boursiers. 20 000 emplois étudiants ont été créés.
Ce sont des contrats de 10 heures par semaine. Des étudiants sont recrutés pour aider les étudiants décrocheurs, notamment les premières années, qui n’ont pas eu le temps d’acquérir les codes du monde étudiant.
Entre la peur de suivre des formations que certains estimeront au rabais, la crainte de ne pas décrocher de stage en entreprise pour les formations diplômantes, les étudiants n’ont pas le droit à la légèreté que leur âge devrait leur conférer.