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A Cergy-Université, timide reprise en présentiel pour une centaine d’étudiants - Soazig Le Nevé, Le Monde, 11 janvier 2021
mardi 12 janvier 2021, par
Pour Mme Vidal, « Le problème, c’est le brassage. Ce n’est pas le cours dans l’amphithéâtre mais l’étudiant qui prend un café à la pause, un bonbon qui traîne sur la table ou un sandwich avec les copains à la cafétéria. »
Présente pour ce retour symbolique en amphi, lundi 11 janvier, la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a justifié une stricte limitation des capacités d’accueil en raison du Covid-19, suscitant l’incompréhension de certains enseignants.
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Dans les renfoncements du hall principal entièrement désert, quelques poignées d’étudiants chuchotent devant l’entrée des amphithéâtres. A Cergy-Université ce lundi 11 janvier au matin, ils sont les premiers depuis le mois d’octobre à se rasseoir sur les bancs pour suivre un cours. Samy, Manon, Véronique, Anissa ou Raphaël font partie des « groupes de dix » que les universités constituent actuellement pour permettre à des étudiants au bord du décrochage de quitter le huis clos des cours à distance.
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« J’ai reçu un mail de la fac disant que ce cours de soutien était ouvert à tous mais qu’il n’y aurait pas de place pour tout le monde », résume Manon, en première année de lettres et langues appliquées (LEA). « Je sais qu’on a de la chance d’être là, on est un peu des privilégiés », complète Anissa, en première année de prépa ingénieur.
Présente pour l’occasion à Cergy, la ministre de l’enseignement supérieur salue cette reprise « en tout petit comité ». « Je vois que vous avez les yeux qui brillent à revenir sur les bancs de l’amphi », souligne Frédérique Vidal avant de s’enquérir des difficultés rencontrées au quotidien par ces étudiants. Solitude, lassitude, fatigue et démotivation reviennent en boucle dans chacun des témoignages.
Former ces petits groupes prioritaires n’a pas été chose facile, rapporte Pierre Andry, directeur de l’enseignement et de la formation de la prépa ingénieur CY Tech. « Sur une promotion de 400, tout le monde a besoin d’un soutien de nature différente », explique-t-il. Pour l’heure, 40 étudiants seulement ont fait savoir qu’ils voulaient bénéficier de la mesure mais l’enseignant s’attend à une poussée des demandes d’ici quelques jours. « Que faudra-t-il faire pour ceux qui viendront ensuite ? Certains groupes reprendront tout depuis zéro quand d’autres seront déjà plus avancés…, prévoit-il avec un peu d’appréhension. On court après le retard pour remonter la pente petit à petit. »
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Pour Mme Vidal, les garanties ne sont pas réunies pour laisser les établissements recevoir ne serait-ce même que la moitié de leurs effectifs. « Le problème, c’est le brassage, argumente-t-elle. Ce n’est pas le cours dans l’amphithéâtre mais l’étudiant qui prend un café à la pause, un bonbon qui traîne sur la table ou un sandwich avec les copains à la cafétéria. »