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À l’EHESS, pas de liberté d’expression pour les revendications antisexistes - Communiqué signé par : SLRU-EHESS, SNCS-FSU EHESS, Snesup-FSU EHESS, Sud étudiant EHESS, "L’Humanité", 11 mars 2011
lundi 14 mars 2011
Comme chacun-e l’a amplement entendu, le 8 mars était la journée internationale des femmes. A cette occasion, Sud étudiant EHESS avait décidé de mener une action afin de rappeler que les discriminations sexistes ne concernent pas que « les autres », mais qu’elles existent aussi dans nos lieux et dans nos pratiques d’études, de travail, de recherche. A cet effet, le 8 mars, des militant-e-s et des étudiant-e-s non syndiqué-e-s ont mis en place plusieurs dizaines d’affiches dans les locaux de l’école des hautes études en sciences sociales. Cet affichage interpellait les étudiant-e-s et les personnels sur les discriminations vécues au sein de l’école. Alors même que Sud étudiant EHESS avait signalé à l’administration que ces affiches seraient retirées en fin de journée, par des étudiant-e-s eux/elles mêmes, l’école a décidé d’arracher sans concertation ces affiches, avant d’adresser un message à Sud étudiant, estimant que cet affichage était « inacceptable » et « abime la peinture des murs » (visiblement, les affiches de colloques « n’abiment pas la peinture »...). Quel est le message de l’administration de l’école ici, est-ce que cela signifie que la peinture est plus importante que les revendications d’égalité hommes/femmes ? Nous aurions espéré un comportement plus raisonnable.
De fait, ces affiches informaient notamment de la proportion de femmes directrices de recherches (à l’EHESS, on comptait seulement 26 femmes parmi les 174 directeurs/trices de recherche, soit 14.9%, ce qui est pire que dans le reste de l’enseignement supérieur où elles étaient 19,7%). Ces chiffres ont été produits par la mission égalité professionnelle hommes/femmes de l’école, dont le rapport est toujours disponible sur internet. On pouvait ensuite lire divers rappels banals, en particulier sur le fait que les lois sur le harcèlement sexuel s’appliquaient partout, les établissements d’enseignement supérieur n’étant pas des zones de non-droits sur ce point.