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Communiqué de l’UNEF. Plan de rigueur : Le gouvernement sacrifie la santé des étudiants, 8 novembre 2011
mercredi 9 novembre 2011
Lundi 7 novembre, le premier ministre François Fillon a dévoilé le plan d’économie budgétaire décidé par le gouvernement dans le cadre de son plan de rigueur. L’UNEF s’oppose à une succession de mesures injustes qui vont accroître les difficultés quotidiennes des jeunes et des salariés déjà fragilisés par la crise économique. Les étudiants en particulier vont voir leur pouvoir d’achat s’amenuiser sous l’effet de l’augmentation de la TVA qui s’ajoute à l’ensemble des taxes imposées à la fin de l’été. Pire, en maintenant en l’état la taxe sur les complémentaires santé et en prévoyant de nouvelles économies, le gouvernement enclenche une bombe à retardement dont les effets seront dévastateurs pour notre génération.
Le gouvernement insulte l’avenir
Avec en moyenne moins de 600 euros par mois pour vivre, cette nouvelle augmentation du coût de la vie va avoir des conséquences dramatiques sur la capacité des étudiants à poursuivre des études. Avec seulement 55% de jeunes qui ont accès à un diplôme du supérieur (contre près de 70% dans les pays scandinaves), la France ne peut se permettre d’imposer de nouvelles barrières financières aux étudiants. De plus, l’accélération de la réforme des retraites va accentuer les difficultés des jeunes à trouver un emploi. L’UNEF dénonce le choix politique aveugle de menacer l’avenir de centaines de milliers de jeunes par des économies budgétaires injustes.
La taxe sur la santé des jeunes, une bombe à retardement sanitaire et économique
Le gouvernement justifie son plan d’économies par la nécessité de préparer l’avenir et notamment de préserver la jeunesse. Pourtant la taxe sur les complémentaires santé, qui s’ajoute à quatre années d’augmentation du prix de la santé, met les jeunes gravement en danger. A ce jour, un étudiant sur trois ne peut se soigner faute de moyens et que 92% des étudiants ont recours à l’automédication pour ne pas avoir à payer de consultation. Ces phénomènes vont inévitablement exploser sous l’effet du doublement de la taxe.
Au-delà des difficultés quotidiennes qui pèsent sur les conditions de vie et d’étude des jeunes, la crise sanitaire qui s’annonce est une véritable bombe à retardement sur le plan économique. En effet, les petites pathologies des jeunes, lorsqu’elles ne sont ni prévenues, ni traitées, peuvent rapidement se transformer en affections graves et donc très coûteuses à l’âge adulte. En continuant de restreindre l’accès aux soins, le gouvernement met en danger non seulement les étudiants mais aussi le système de sécurité sociale qui devra faire face demain à des dépenses qui auraient pu être évitées.
Des mesures pour la santé : la priorité syndicale de l’UNEF
Les annonces gouvernementales sont une provocation pour les étudiants qui réclament depuis plusieurs années un plan d’urgence pour leur santé et qui se voient répondre par une ponction supplémentaire dans leur portefeuille.
L’UNEF a interpellé le ministre de l’enseignement supérieur le jeudi 29 novembre en demandant l’exonération de la taxe pour les étudiants affiliés au régime de sécurité social (soit des moindres recettes pour l’État de 7 à 8 millions d’euros) ainsi qu’un plan de sauvetage sanitaire chiffré à 7 millions d’euros.
La pétition nationale lancée la semaine dernière a déjà récolté plus de quinze mille signatures en seulement quelques jours. Si l’exonération étudiante de la taxe s’est invitée aux débats parlementaires, les étudiants sont toujours en attente de réponses de la part du ministère de l’enseignement supérieur.
La santé des étudiants doit être la priorité du ministre et l’UNEF mettra tous les moyens en œuvre pour obtenir des réponses.