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Motion du département d’informatique pédagogique de l’université de Grenoble 3 (16 janvier 2009)

lundi 19 janvier 2009, par Elie

L’assemblée générale des personnels du Département d’informatique pédagogique (DIP) de l’Université Grenoble 3 s’oppose fermement aux réductions de postes imposées en 2009 ainsi qu’aux deux réformes en cours :

1/ le projet de mastérisation de la formation des enseignants et de réforme des concours de l’enseignement, imposé dans la précipitation au risque de déstructurer à la fois l’offre globale de formation en master, et la qualité de la formation spécifique des futurs enseignants ;

2/ le projet de décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, qui porte atteinte au fondement même du métier d’enseignant-chercheur en détruisant l’équilibre entre la recherche et l’enseignement :

o l’enseignement devient une sanction pour les chercheurs mal évalués, qui pourront se voir notifier l’accroissement de leur service (impliquant surcharge de service et/ou perte de salaire, par le non-paiement des heures autrefois considérées comme complémentaires).

o le potentiel recherche global de l’université est menacé par l’application d’une modulation asymétrique (le potentiel d’enseignement est garanti par le fait que le service moyen des enseignants chercheurs peut être compris entre 192h et 384h, mais ne peut être inférieur à 192h. Le potentiel d’enseignement moyen par enseignant ne peut donc qu’augmenter au détriment du potentiel moyen de recherche).

o les services des enseignants chercheurs deviennent dès lors une variable d’ajustement budgétaire, l’alourdissement global des services étant un des seuls leviers permettant de compenser les réductions de postes.

o l’alourdissement des services (et/ou la perte de salaire) est accru par le fait que les "tâches d’intérêt collectif correspondant à la mission d’enseignement", qui donnaient autrefois lieu à décharge, deviennent partie intégrante des services.

L’AG des personnels du DIP réaffirme que la spécificité de l’enseignement universitaire repose sur l’articulation entre un enseignement de haut niveau ET une recherche indépendante (impliquant une liberté de choix sur les orientations de la recherche, qu’elle soit finalisée ou fondamentale). L’individualisation des services et l’abandon d’un cadre national pour la définition du service de référence signifient à la fois rupture de l’équilibre entre ces deux activités et perte d’indépendance.

En accord avec l’AG des personnels de l’université du 13 janvier 2008, l’AG du DIP demande :
- le retrait du projet de décret sur les statuts des enseignants-chercheurs, et l’ouverture d’une véritable négociation, à l’échelle de la communauté universitaire, sur la prise en compte des différentes missions des enseignants-chercheurs.
- un moratoire d’un an sur la réforme des concours et la formation des enseignants, afin de permettre l’élaboration d’une réforme concertée, visant à maintenir, dans un cadre national, un haut niveau de formation pédagogique et disciplinaire des futurs enseignants.
- que le budget 2009 puisse répondre à nos véritables besoins en terme d’administration, de formation et de recherche par la création de nouveaux postes (conformément à l’engagement gouvernemental de consacrer un milliard d’euros supplémentaire chaque année à l’enseignement supérieur et à la recherche), au lieu de la suppression envisagée de 4 postes statutaires.

Tant que ces revendications ne seront pas satisfaites, l’AG des personnels du DIP appelle à élargir le mouvement de grève administrative (rétention des notes concertée entre les équipes pédagogiques et le personnel administratif, non-retour des maquettes, refus de voter un budget entérinant des suppressions de poste).