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Motion de l’AG des historiens de l’Université Paris 10 - Nanterre

14 décembre 2007

lundi 17 décembre 2007, par Mathieu

Les historiens de Paris X- Nanterre, réunis en assemblée générale
le 14 décembre 2007, expriment leur inquiétude au sujet de la loi LRU, qui

- Renforce les pouvoirs de la présidence des universités au
détriment de la collégialité, sans offrir aucune garantie quant aux
modalités d’exercice du pouvoir présidentiel au sein des
établissements.

- Permet aux présidents d’université de recruter des enseignants-
chercheurs en tant que contractuels (durée du contrat, horaires et
charges définies au cas par cas), en lieu et place de
fonctionnaires titulaires, renforçant ainsi la précarité des
acteurs de la recherche et de l’enseignement.

- Introduit un mode de recrutement impliquant la disparition des
commissions de spécialistes au profit de comités de sélection ad
hoc ni élus ni paritaires (art 25), ce qui ne peut que renforcer
les logiques clientélaires déjà existantes qu’il faut au contraire
éradiquer au mieux en choisissant des modalités de représentation
les plus larges possibles.

- Organise une concurrence entre les différentes catégories de
personnels au sein de l’université, faisant du budget un « pot
commun à partager », au gré des rapports de forces internes.

- Donne aux présidents d’université la possibilité de moduler les
services des enseignants-chercheurs sans aucune précision quant aux
modalités de cette mise en oeuvre (art 19). C’est une rupture, de
fait, de la limite des 192 h garantie par notre statut national.

- Permet le désengagement financier de l’Etat dans le cadre d’une
mise en concurrence des établissements.

- Ne propose pas de véritables solutions aux problèmes que rencontre
actuellement l’université : la vétusté des locaux, les bourses
proposées aux étudiants, l’échec des étudiants en licence, la
difficulté pour les enseignants-chercheurs à mener à bien leurs
missions par manque de moyens (limitation des heures
complémentaires, absence de décharges horaires pour les tâches
d’encadrement pédagogique et les charges administratives).

Ils constatent la contradiction flagrante d’une loi qui se propose
de doter les universités en fonction du taux d’emploi de ses
diplômés, alors que, depuis des années désormais, le nombre des
postes d’enseignants mis au concours ne cesse de baisser. La
vocation de nos formations en lettres et sciences humaines est en
particulier de former des enseignants et puisque, dans la patrie de
Jules Ferry, il existe des écoles « publiques », former des
enseignants signifie former des fonctionnaires. On ne peut pas nous
accuser de former des chômeurs et en même temps fermer à nos
diplômes la possibilité d’accéder au travail qui correspond le
mieux à leur formation. Nous rappelons également que l’Université
représente dans de très nombreux cas de figure une « première étape
 » permettant aux étudiants de postuler ensuite à de nouvelles
formations.

Motion votée à la majorité des présents.