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Texte des doctorants de l’université de Provence

samedi 7 mars 2009

Nous, doctorants du secteur LSH de l’Université de Provence, réunis dans l’assemblée du 17 février,
souhaitons faire état de nos inquiétudes quant à la mise en place du « contrat doctoral unique »,
préoccupations d’autant plus grandes que celui-ci concerne les nouveaux doctorants à la rentrée
prochaine. En effet, ce contrat accentue la précarité du statut des doctorants par sa condition même,
nécessitant une négociation individuelle sur le type de service effectué, la rémunération, la durée
du contrat (flexible et subordonnée à une période d’essai extensible). Ainsi, ces multiples
imprécisions laissent la porte ouverte à bien des dérives.
Ce décret exclut, en outre, beaucoup des composantes disciplinaires et plus particulièrement les
spécificités inhérentes aux Lettres et sciences humaines.
Un tel texte illustre par rapport à nos disciplines, la négligence de données pourtant essentielles :
- le temps, indispensable à la recherche
- une liberté de recherche, dont l’exigence ne peut être contrainte à un quelconque système de
rentabilité, à des critères uniformes de validations
- la difficile compatibilité de nos sujets avec les intérêts des entreprises privées

Il ne prend pas en compte la spécificité des savoirs et soulève surtout des incertitudes plus
générales sur le seul droit de faire une thèse en dehors de ce contrat.

Cette escalade de la précarité trouve des échos évidents dans la situation actuelle alarmante des
réductions massives de postes, qui touchent très concrètement les jeunes chercheurs et doctorants :
suppression des postes d’Ater, de chargés de cours, de post-docs et de maîtres de conférences.

Nous appelons donc à discuter et voter la motion suivante :
Nous demandons la révision négociée du « contrat doctoral » et la mise en place d’un véritable
processus de réflexion et d’élaboration collectif sur l’avenir des études doctorales en France avec
tous les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche concernés.

Nous nous associons alors aux revendications exprimées dans l’appel de Lyon aux jeunes
chercheurs et à celles de l’ensemble de la communauté universitaire face aux réformes de
l’enseignement supérieur et de la recherche.

Nous invitons enfin tous les doctorants et jeunes chercheurs à rejoindre la mobilisation qui
accompagne ces revendications.