Accueil > Revue de presse > Xavier Darcos, ministre sur le départ - Marianne2, 24 mars 2009

Xavier Darcos, ministre sur le départ - Marianne2, 24 mars 2009

mardi 24 mars 2009, par Laurence

Pour lire cet article sur le site de Marianne2

Invité de France Inter ce matin, le ministre de l’Education nationale a botté en touche sur tous les sujets. Le déni, c’est une bonne méthode pour apaiser un mouvement de contestation qui fête ses deux mois et passer tranquillement ses derniers jours à la tête d’un ministère...

Le mouvement de protestation entre dans sa huitième semaine, une énième journée nationale de manifestations est prévue aujourd’hui et Xavier Darcos répond de plus en plus mollement aux attaques : « Je voudrais faire observer que derrière tous ces mouvements, il y a beaucoup de choses qui marchent », a-t-il expliqué sur France Inter ce matin, « Je pense que la manière dont les choses sont vues aujourd’hui est une manière un peu dramatisée. » D’après lui, ce mécontentement — pourtant très facile à percevoir — ne frappe d’ailleurs pas l’ensemble du monde de l’enseignement : « Il me semble que la crise est moins grande aujourd’hui dans le second degré, dans l’école primaire, au collège et au lycée. On peut même dire que les choses se sont à peu près stabilisées… »

Mais Xavier Darcos a une explication en or pour expliquer la persistance de la « grogne » : il s’agit d’un mouvement politique. Il en veut pour preuve l’existence de deux types de contestataires : « Il y a dans les mouvements que nous voyons aujourd’hui, ceux qui se posent de vraies questions, qui souhaitent que les choses s’améliorent, qui veulent débattre avec nous, avec Valérie Pécresse. Et puis il y a ceux qui considèrent que le verdict du suffrage universel ne concerne que ceux qui l’acceptent et qui n’acceptent pas des réformes qui ont été décidées démocratiquement, qui ont été votées par le Parlement et qui s’opposent de manière systématique. » Xavier Darcos aurait-il oublié qu’il est un des rares ministres de l’Education nationale à avoir réussi à se mettre à dos les présidents d’universités, une catégorie du personnel que même Michèle Alliot-Marie aurait du mal à assimiler à l’ultra-gauche...

Vidéo


Je recule pas : j’explique !

Xavier Darcos répond de façon tout aussi je-m’en-foutiste quand on lui explique qu’il a engagé des « reculades » dans tous les domaines : «  Non, nous ne reculons pas sur tout : nous expliquons mieux et nous négocions. (…) Ce que nous souhaitons, c’est que les réformes que nous proposons soient comprises. Et lorsque nous sentons qu’elles ne le sont pas ou qu’elles suscitent une opposition absolument systématique, nous reparlons. Sur les lycées, nous n’avons pas reculé : nous avons simplement décidé que les lycéens devaient tous être entendus. Sur le décret enseignants-chercheurs : il n’a pas été retiré, il a simplement été réécrit. »

Le ministre de l’Education nationale ne veut pas non plus reconnaître que le volet de la réforme consacré à la formation des enseignants répond essentiellement à une logique d’économie budgétaire. C’est pourtant simple à comprendre : c’est mathématique ! Aujourd’hui, les futurs enseignants passent deux tiers de leur temps ou presque en formation contre un tiers sur le terrain. A l’avenir, la formation ne représentera qu’un tiers et la pratique deux tiers…

Mais visiblement, Xavier Darcos a décidé de ne pas se compliquer la vie avant de quitter ses fonctions. Quand Nicolas Demorand l’interroge sur le « dépeçage » de son ministère avec les nominations successives de Richard Descoings, Martin Hirsch et Yazid Sabeg, sa réponse fleure bon l’autisme : « C’est une vision de journaliste que de considérer que nous sommes en concurrence. Nous ne sommes pas en concurrence, nous travaillons ensemble, main dans la main, et dans une très bonne atmosphère. »