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Petit lexique pour en finir avec quelques idées reçues sur les universitaires réalisé par un collectif d’enseignants-chercheurs de la Faculté de droit et des sciences sociales de l’Université de Poitiers

mardi 21 avril 2009, par Mathieu

SOMMAIRE

COURS
ETUDIANTS
EVALUATION
GREVE
JOURNEES D’ETUDES, CONFERENCES, COLLOQUES
LABORATOIRES
RECHERCHE
REMUNERATION
RESPONSABILITES (autres)
SECURITE DE L’EMPLOI
TEMPS DE TRAVAIL
THESE
VACANCES

1. COURS : Les enseignants ne travaillent que lorsqu’ils sont en cours !

NON, les enseignants-chercheurs ont bien d’autres activités et assurer un cours implique plusieurs phases de travail.

- La maturation : En amont, le cours doit être préparé par l’enseignant (lecture de traités, manuels et revues, suivi et analyse de l’actualité, construction du cours, rédaction du cours…). Transmettre avec pédagogie des connaissances techniques et ardues nécessite de la réflexion et donc du temps. L’enseignant doit « digérer » la matière pour la rendre audible, au final.

- Le dispositif pédagogique : Le cours doit être accompagné d’un travail pédagogique (préparation de supports ou de documents complémentaires, choix de sujets de travaux pratiques, animation des équipes pédagogiques, conception des sujets d’examens…). Le cours peut également faire l’objet d’un suivi dans le cadre d’un environnement numérique de travail (alimentation d’un bureau virtuel, mise en ligne du cours, échange de courriels avec les étudiants, organisation d’un forum de discussion …).

- La « performance » : Lors d’un cours magistral dispensé en amphithéâtre,
l’enseignant livre le fruit de ses recherches et de son savoir avec conviction et concentration. Pour capter l’attention de son public, l’enseignant déploie des trésors d’énergie. C’est une véritable performance à laquelle il se livre. Dans les cours à effectifs plus réduits, l’enseignant engage le dialogue avec les étudiants dans un souci d’interactivité et d’approfondissement du sujet. Il s’expose alors à rencontrer les propres limites de sa connaissance.

- L’évaluation [voir ce mot] : Le cours fait l’objet de contrôles de connaissances qui impliquent une organisation et un travail importants : surveillance des examens, interrogations écrites et orales, correction des copies… En droit, la correction d’une copie prend en moyenne 20 minutes, la correction d’un mémoire plusieurs heures, la correction d’une thèse plusieurs jours. Sans oublier le temps consacré aux délibérations des jurys d’examens, à l’organisation de l’intersession destinée aux étudiants recalés, à la mise en place de la seconde session d’examens.

- L’actualisation : Un cours nécessite un travail de veille continu (suivi de l’actualité, lecture de revues généralistes et spécialisées, d’ouvrages collectifs, de thèses…). En droit, ce travail de veille est primordial : des lois et arrêts nouveaux modifient régulièrement l’état du droit. Qui n’a jamais entendu parler d’inflation législative et réglementaire ? La lecture des décisions de justice prend également du temps (la décision de la Commission européenne condamnant Microsoft fait 300 pages, celle du Conseil de la concurrence condamnant Orange pour la durée de l’exclusivité sur l’I-phone fait 48 pages).

- La recherche [voir ce mot] : Le travail d’enseignement ne saurait être dissocié du travail de recherches. Nos enseignements sont toujours le fruit de nos recherches. Si nous n’avons plus de temps à consacrer à la recherche, notamment si nous sommes surchargés de responsabilités administratives, nous n’aurons plus rien à enseigner.

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