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Deux articles sur l’université dans L’Émancipation syndicale et pédagogique (numéro de novembre 2009)

vendredi 6 novembre 2009, par Laurence

- Fausse rentrée tranquille à l’université : doc 1 joint

- Démontage de l’université publique aux Etats-Unis : doc 2 joint

Edito de la revue (novembre 2009)

La FSU a mis dans le paysage sa grève du 24 novembre sur le budget.
24h de grève, le plus tard possible par rapport aux agressions de la
rentrée et même par rapport au débat budgétaire. Au conseil national de
la FSU nous avons proposé, en tant qu’Émancipation, un dispositif de
mobilisation à la hauteur de l’offensive gouvernementale, pour le retrait
de toutes les contre réformes avec l’abandon du marché de dupes qu’est le
"dialogue social" de Sarkozy.

Depuis, le rapport sur les mineurs étrangers en zones d’attente est sorti :
des mômes de 6 ans à qui on demande de signer leur accord pour
être expédiés, et qu’on remet immédiatement dans le premier avion venu
pour qu’ils ne disposent pas des 24 h de présence sur le sol français
nécessaires pour leur ouvrir des droits. Ces pratiques odieuses sont à
mettre en relation avec la disparition programmée du dispositif de
protection des mineurs isolés, les prélèvements osseux pour déterminer
l’âge des mineurs étrangers, ainsi que l’utilisation des enfants scolarisés
pour piéger les parents sans papiers et les tentatives d’imposer des tests
ADN pour les familles migrantes…

Ces abominations se développent, parce qu’il manque, à côté de la
mobilisation souvent déterminée des associations de défense des
droits de l’homme et des enfants, celle des organisations syndicales, qui
traitent ces questions au chapitre des “droits et libertés”, rarement dans les
résolutions sur l’action.

La plate forme de la grève du 24 novembre n’évoque pas ces
problèmes… Mais la date choisie percute les célébrations du
vingtième anniversaire de la Convention internationale des droits de
l’enfant(CIDE) adoptée le 20 novembre 89. On est contre les
commémorations officielles, et quel sens a la ratification de cette
convention par l’État français quand ce même État bafoue chaque jour
plus les droits des enfants. Mais on peut aussi penser que consacrer une
partie des nos AG et de nos tracts de préparation de la grève du 24,
permettra peut-être que ces questions brûlantes constituent un point à
part entière de la réflexion et de l’action syndicales, en lieu et place de
l’intérêt de bon ton pour "les usagers" de nos services publics, qui tous
peu ou prou ont affaire à l’enfance.

Et il ya matière, avec la réforme de l’ordonnance de 45 sur la protection
des mineurs et la casse de la protection judiciaire de la jeunesse, le
fichage, la criminalisation et l’enfermement des enfants en EPM ou en
prison et ce dès avant 13 ans, avec les bavures la défiance et le
harcèlement permanent vis-à-vis des enfants, confinant à un racisme anti
jeunes, avec la mort annoncée de la fonction de défenseur des enfants et
l’asphyxie des associations d’éducation populaire et de plein air [1] ...

Et dans l’Éducation : attaque en règle des premières années de
maternelle ; mises en concurrence avec des jardins d’enfants
confessionnels, aggravation des rythmes à l’école par la suppression du
samedi et l’obligation d’aide individualisée, au collège et au lycée par
l’accompagnement éducatif le soir et pendant les congés ; socle commun,
étriqué et normatif ; régression de la formation à l’esprit critique ; absence
de droits démocratiques, généralisation des instances disciplinaires,
notamment pour les plus critiques par leurs propos ou leurs actions ;
disparition des RASED, des redoublements et des BEPen LP, qui
aggravent les exclusions du système éducatif.

Ce tour d’horizon n’est pas exhaustif, mais il doit nous convaincre de
rappeler ces régressions abyssales des droits des enfants ; et bien
au-delà des dates et des structures ad hoc, notamment lors des
célébrations du 20ème anniversaire de la CIDE, autour de la grève du
24novembre et dans la préparation des congrès syndicaux (CGT, FSU…)

Olivier Vinay

Voir aussi le sommaire du numéro en document joint n°3


[1au sens de la CIDE, jusqu’à 18 ans ; le supérieur est aussi concerné : la réforme
de la formation des maîtres va mettre devant tous les élèves des enseignants sans
formation professionnelle crédible.