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Mort douce pour les concours et la recherche : le nouveau projet de formation des maîtres, Par Jean-Noël Laurenti (UFAL Flash, 1er décembre 2009)

mardi 1er décembre 2009, par Mathieu

Les ministres de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ont présenté conjointement le 13 novembre un document intitulé La réforme de la formation et du recrutement des enseignants, présentant leur nouvelle mouture de la réforme de « mastérisation des concours ».
Par rapport aux projets présentés l’an passé, celui-ci semble donner des assurances aux partisans d’une formation soucieuse du niveau des candidats dans leur(s) discipline(s) et à ceux qui craignaient les effets de la création de « masters d’enseignement ».

En effet, les deux ministres semblent n’envisager cette formation que dans le cadre de masters « disciplinaires » (p. 10), c’est-à-dire des masters « actuels » (ibid.), « classiques » (p. 11). Cela pour le CAPES ; pour les professeurs de lycées professionnels, qui sont bivalents, et les professeurs d’écoles, qui sont polyvalents, on créerait des masters appuyées sur « plusieurs disciplines » (p. 10). Implicitement est donc écartée la création de « masters d’enseignement ».
Ainsi semblent écartées trois grandes craintes liées aux « masters d’enseignement » :

1. le risque de voir les titulaires de ces masters, s’ils n’étaient pas reçus ensuite au concours (« reçus-collés ») embauchés comme vacataires en lieu et place de titulaires, pendant qu’on mettrait progressivement en extinction les concours ;
2. le risque de voir, dans ces masters, la formation dans la ou les disciplines fortement réduite par l’injection massive de sciences de l’éducation, c’est-à-dire la création d’enseignants formés pour enseigner mais connaissant mal ce qu’ils avaient à enseigner ;
3. le risque de voir, dans les universités, ces masters attirer les étudiants au détriment des masters traditionnels orientés vers la recherche dans des disciplines et des domaines spécialisés, ce qui amènerait dans bien des universités à la disparition de la recherche, au moment même où le pouvoir lui a déclaré la guerre.

Les deux ministres semblent même revenir sur un point important, pour la plus grande satisfaction des républicains. Alors que le projet de l’an passé disait en substance : « Les universités, en délivrant le diplôme, vérifient les connaissances dans la(les) discipline(s), l’État, par le concours, recrute sur l’“aptitude à enseigner” » (ce qui signifie que l’État se désintéressait du degré de science des maîtres qu’il mettait devant les enfants), le nouveau texte affirme que l’État, organisateur des concours, doit se préoccuper « du niveau scientifique » des candidats dans leur discipline, et « sélectionner » ceux qui ont « le meilleur niveau » (p. 5).
Belles déclarations. Mais si l’on regarde mieux, qu’en est-il ?

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