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Lettre de la CPU n° 46 - 3 juin 2010

jeudi 3 juin 2010, par Mathieu

Edito

La demi-journée d’information du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR) du 1er juin sur l’emprunt national a été un vrai succès et nous ne pouvons que nous en réjouir.
Réunis en quatre amphithéâtres différents, les enseignants chercheurs sont venus très nombreux, y compris en SHS, et ont confirmé leur attente à l’égard de tout ce qui peut permettre un financement durable des projets d’avenir.
Les questions posées à la Ministre elle-même comme à ceux qui animèrent les ateliers ont montré un réel besoin d’information et de compréhension de la part de ceux qui sont en responsabilité directe d’animer la recherche.
Les réponses et les documents distribués ont en partie répondu aux questions. Et nous avons par ailleurs noté avec intérêt la promesse d’une mise en place d’une cellule d’information au sein du MESR dont la mission sera de répondre aux interrogations des porteurs de projet, en amont du bouclage des dossiers et de leur présentation aux jurys.
Le MESR devrait ainsi jouer pleinement son rôle de conseiller, d’orientateur et de soutien, en appui des établissements et des PRES et des projets stratégiques que ces derniers élaboreront, dans la cadre de leur autonomie.

Rencontres universités – entreprises : un tournant

Comme l’a exprimé Lionel Collet lors de la soirée officielle du mercredi 26 mai, la 3ème édition des Rencontres universités – entreprises des 26 et 27 mai 2010 a marqué un tournant dans la perception réciproque de ces deux univers : "L’AEF a su conquérir la confiance des parties prenantes par la rigueur de son organisation et l’enthousiasme de son projet, et les universités autonomes ont suscité un véritable espace national d’échanges entre les entreprises et l’enseignement supérieur grâce à l’ensemble de leurs intiatives en matière d’insertion professionnelle, d’entrepreneuriat et de fondations."
Organisés pour la première fois au CNIT – La Défense par l’AEF, ces deux jours ont en effet été un vrai succès :
-  par la fréquentation d’abord : plus de 4000 personnes présentes le premier jour ;
-  par la qualité des débats qui ont permis de faire le point sur l’actualité des quatre dernières années dans un échange réel avec les entreprises, les organismes de recherche, des collègues étranger, etc. Les tables rondes ont porté aussi bien sur le grand emprunt, les PRES et les alliances de recherche, que sur l’évaluation, l’innovation ou la diversité ;
-  et enfin par la densité des interactions entre PRES et entreprises dans l’espace même du salon. Bien sûr les universités n’ont pas attendu 2010 pour rencontrer des entreprises à travers la formation ou la recherche, mais c’est la première fois qu’un salon professionnel permettait des rencontres systématiques à ce niveau là, d’institutions à institutions.
Merci à l’AEF d’avoir si magistralement réussi son pari et faisons le vœu que les RUE de l’an prochain réunissent encore plus d’établissement universitaires et d’entreprises.

Et si les étudiants devenaient des « cokoteurs » ?

L’Université Catholique de Louvain-la-Neuve en Belgique a accueilli, le 20 mai dernier, une délégation française composée de représentants de l’Association de la Fondation Etudiante dans la Ville (AFEV [1]), du CNOUS et de la CPU afin de présenter son système d’hébergement de « kot à projet ».
Depuis 30 ans, l’Université de Louvain-la-Neuve loue à ses étudiants des logements particuliers, des « kots », littéralement « placard à balais » en flamand. Ces logements sont individuels ou collectifs et s’organisent autour d’un lieu de vie commun. Les colocataires sont alors appelés des cokoteurs.
L’université réserve 15% de ces logements à des étudiants qui se rassemblent autour d’un projet commun et qui s’engagent dans des initiatives culturelles ou sociales destinées à animer la vie universitaire et à créer du lien sur le territoire. Il s’agit alors de « kot à projet » ou « kap ».
Huit cent à huit cent cinquante étudiants sont ainsi logés sur 110 colocations correspondant à 7 grandes catégories de kot à projet :
-  Facultaire (ex : service d’impression des cours pour les étudiants)
-  Service (ex : accueil de tous les étudiants erasmus, services aux personnes à mobilité réduite)
-  Humanitaire (ex : médecin sans frontière)
-  Sportif (ex : organisation d’une course)
-  Divertissement (ex : cuisine, jeux)
-  Environnemental (ex : changement des gestes de la vie quotidienne)
-  Paroissiale (ex : organisation de soirées interreligieuses)
Pour être validés, les projets font l’objet d’une évaluation par un conseil paritaire des affaires sociales et étudiantes de l’université. Les critères sont :
-  Le caractère non lucratif de l’activité
-  La qualité du projet et de l’équipe
-  La portée pour l’ensemble du monde étudiant
Les étudiants qui participent à ces « kots » et que la délégation a rencontrés, ont fait part des nombreux avantages à participer à ce genre de projet :
-  Une meilleure intégration dans un réseau social
-  Une acquisition de compétences et de responsabilités
-  Une meilleure intégration dans la ville
-  Une expérience valorisable ultérieurement en termes professionnels
-  La culture d’une passion, un engagement.
Depuis deux ans, des projets de « logements solidaires » calqués sur le modèle des kots à projet de Louvain sont en train de voir le jour pour la première fois en France. A Grenoble et Poitiers, ils devraient aboutir à la mise à disposition de logements dès la rentrée 2010. Davantage de logements seront disponibles dans ces villes à la rentrée 2011 ainsi que dans d’autres villes universitaires comme Paris et Lyon.
Le but de l’AFEV est d’intégrer ces logements au sein des quartiers « défavorisés » de ces villes dans lesquels les étudiants n’habitent pas ou y habitent sans participer à la vie du quartier. Le but de ce projet est de favoriser la mixité et le lien social, et de développer la responsabilité sociale des universités.


A noter sur vos agendas Développement Durable

Le 17 juin prochain, la CPU et la CGE présenteront à la presse l’« agenda 21 » des universités et des grandes écoles, intitulé « Plan vert » (Loi Grenelle I, article 55), et qui est une déclinaison de la Stratégie Nationale de Développement Durable.
A l’issue de cette conférence de presse, la CPU organise son premier séminaire sur le développement durable et la vie étudiante . Cette initiative vise à mutualiser les bonnes pratiques, comme le nouveau site lancé par Fondaterra, en partenariat avec la CPU : www.campus-durables.org.
Le site campus-durables se positionne comme un moteur pour les universités dans la mise en place d’une démarche d’amélioration continue, avec en appui l’outil d’auto-évaluation www.evaddes.com.
N’hésitez pas à vous y inscrire et à documenter ce « guide » version numérique, afin de valoriser l’engagement de vos établissements en faveur du développement durable.

 

Prestations sociales à caractère interministériel : suite...

La CPU se réjouit de l’annonce selon laquelle les prestations d’action sociale à caractère interministériel (tickets CESU pour garde d’enfants et chèques vacances) seront finalement accessibles aux personnels des universités passées aux responsabilités et compétences élargies, au moins pour l’année 2010.
L’ouverture de ce droit à prestations, par la direction générale de la fonction publique, avait en effet été suspendue, dans le cas des personnels des établissements passés aux RCE. Alertée par la Fédération nationale des structures d’action sociale de l’enseignement supérieur (FNCAS) et plusieurs président(e)s, la CPU a vivement réagi : son président a immédiatement écrit à la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour lui demander d’intervenir en faveur de l’égalité des droits des fonctionnaires de l’Etat, quels que soient leurs établissements ou ministère d’affectation. La rupture d’égalité au regard du droit au bénéfice de ces prestations d’action sociale était en effet évidente. La Direction générale de la fonction publique a récemment annoncé que le bénéfice de ces prestations était maintenu cette année, et les prestataires doivent recevoir des instructions en ce sens.
Il y a cependant lieu de rester vigilant et de trouver une solution stable pour les années à venir : soit le maintien du régime actuel pour les prestations d’action sociale à caractère interministériel, soit le transfert aux universités, avec l’apport des sommes nécessaires au paiement des prestations dans leurs dotations budgétaires annuelles. Ces prestations, en effet, sont très importantes pour les personnels aux revenus les plus modestes, pour permettre la garde de leurs enfants ou faciliter leur départ en vacances.

 


[1L’AFEV est une association nationale dont la mission principale est de mettre en relation un élève et un étudiant afin que ce dernier puisse accompagner l’élève dans son parcours scolaire.