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Motions votées par le Comité de l’APLAES (Association des Professeurs de Langue Ancienne de l’Enseignement Supérieur) lors de sa réunion du 8 janvier 2011

mercredi 19 janvier 2011, par Elie

Motion 1 : Langue ancienne au CAPES de Lettres modernes

Le Comité de l’APLAES, réuni à Paris le 8 janvier 2011, ne peut admettre la totale disparition des
langues anciennes dans le nouveau CAPES de Lettres modernes. Le latin est indispensable à la formation
d’un professeur de Lettres. Le contrôle, au concours, est rendu nécessaire par la place dévolue à l’étude
des langues et cultures de l’Antiquité dans les programmes de Français de l’enseignement secondaire et
par le fait que, dans certaines circonstances, des professeurs de Lettres modernes peuvent être dans
l’obligation d’assurer un enseignement de latin. L’APLAES demande donc la réintroduction d’une
évaluation de langue ancienne au CAPES de Lettres Modernes dans le cadre d’ajustements après la
première expérimentation de la nouvelle formule du concours.

Votée à l’unanimité

Motion 2 : « Pôles d’excellence »

Le Comité de l’APLAES, réuni à Paris le 8 janvier 2011, exprime son mécontentement devant ce
que, progressivement, se révèlent être les « Pôles d’excellence », « Initiatives d’excellence », et autres
innovations censées apporter aux Universités et à la recherche de l’argent par milliards. En fait, ne
sont concernées que quelques universités de grande taille, ne recevront de subsides que les recherches
considérées comme immédiatement et économiquement rentables ; un résumé particulièrement
inquiétant de la situation est fourni par la lettre récemment adressée (novembre 2010) par la Présidente
de Montpellier III à tous les personnels de son Université. Les Universités « littéraires » et les
recherches d’« Humanités » sont reléguées au rang de faire-valoir sans pouvoir prétendre, non pas
même à une augmentation indispensable de leurs moyens, mais tout simplement au maintien de
l’existant. En ce qui concerne les langues et littératures anciennes plus précisément, des menaces
nouvelles apparaissent dans ce contexte : le surgissement de « mutualisations » se traduira par
l’obligation pour les étudiants de déplacements longs et coûteux, par la mise en sous-service de
certains collègues et, à moyen terme, le non-renouvellement de postes, et par la disparition d’équipes
de recherche aux programmes et aux résultats pourtant très favorablement évalués et auréolés
d’excellence. Le Comité de l’APLAES exige que soit prise en compte, de façon générale, la nécessité
de doter d’une manière égale toutes les Universités et toutes les disciplines, et en particulier celle de
permettre aux enseignements et aux recherches afférents au domaine de l’Antiquité de continuer à
avoir, au plan national et au plan international, le rayonnement séculaire qui est le leur.

En pièce jointe : Lettre de la Présidente de Montpellier III (voir site de l’APLAES, www.aplaes.org)

Votée à l’unanimité

Motion 3 : Masters

Le Comité de l’APLAES, réuni à Paris le 8 janvier 2011,
- rappelle les limites de « masters d’enseignement » dans lesquels la place de la recherche, noyée au
milieu de la préparation du concours, de la formation didactique, des stages, n’est absolument pas celle
que paraît exiger le niveau européen du master, conçu comme une ouverture sur un éventuel doctorat ;
- constate que du reste beaucoup d’étudiants, même et surtout parmi ceux qui se destinent à passer les
concours, ont fui les masters « d’enseignement », rebutés par l’impossible accumulation de tâches qui
les y attendait, pour s’inscrire en master « de recherche » ;
- demande, devant le dysfonctionnement avéré du système de la « mastérisation », que l’ensemble soit
réexaminé immédiatement et pendant le temps nécessaire à ce que s’élaborent des propositions qui
pourraient susciter l’accord le plus général dans la communauté universitaire.

Votée à l’unanimité

Motion 4 : CAPES de Lettres classiques

Le Comité de l’APLAES, réuni à Paris le 8 janvier 2011, prend acte de l’instauration d’un tirage
au sort, à partir de la session de 2012, entre Français et Langues anciennes pour la première épreuve
orale (explication) du CAPES de Lettres classiques et considère qu’il s’agit d’une relative amélioration
de la nouvelle organisation de ce CAPES ; de fait, l’assemblée générale de l’APLAES (Toulouse, 30 mai
2010) avait, dans une motion, souligné que les Langues anciennes n’avaient plus au concours, dans le
système inauguré dès la session de 2011, une place correspondant à celle qu’elles occupent dans le
service habituel d’un professeur de Lettres classiques.

Le Comité estime que cette mesure annoncée devrait, le plus vite possible, faire l’objet de
précisions portées à la connaissance des candidats et de ceux qui les préparent au concours. L’épreuve
orale d’explication en Langues anciennes du CAPES sera mise, par l’introduction du tirage au sort, sur le
même pied que l’épreuve orale d’explication française ; on s’attend donc à ce qu’elle ait une durée de
quarante minutes précédée d’une préparation de trois heures et suivie d’un entretien de vingt minutes
avec le jury. Il serait important que les futurs candidats soient informés des contenus et des modalités
prévus pour les Langues anciennes, en symétrie avec le Français.

À l’écrit du CAPES de Lettres classiques, le Comité pense que l’on doit revenir au principe
d’égalité entre les deux langues anciennes, latin et grec, en abandonnant le système « majeure/mineure »
qui n’a été introduit, semble-t-il, qu’en raison de l’impossibilité de faire tenir dans une épreuve de cinq
heures une version latine avec des questions et une version grecque avec des questions. Un professeur de
Lettres classiques enseigne aussi bien le Français que les Langues anciennes et, s’agissant de ces
dernières, il n’est pas un professeur « un peu plus » de grec et « un peu moins » de latin, ou l’inverse.

Ce principe d’indispensable égalité de traitement entre les deux langues anciennes à l’écrit du
CAPES de Lettres classiques étant posé, le Comité estime que l’épreuve écrite de Langues anciennes,
tant qu’elle reste unique, peut désormais être allégée de sa composante « commentaire » puisque le
commentaire, grâce au tirage au sort, est de retour à l’oral avec un poids suffisant. L’épreuve écrite peut
donc se consacrer au contrôle des compétences strictement linguistiques du candidat, c’est-à-dire être
constituée par une épreuve de version d’une durée de deux heures et demie dans chacune des deux
langues.

Cette durée de deux fois deux heures et demie impartie à l’épreuve écrite de langues anciennes
n’atteignant même pas la durée d’une épreuve de baccalauréat, le Comité estime qu’elle devrait être
portée à six heures, ce que justifierait l’égalité de coefficient entre les deux épreuves écrites, celle de
Français bénéficiant d’une durée de six heures. Cela correspondrait parfaitement à la philosophie
fondamentale du concours de CAPES de Lettres classiques, fondée sur la complémentarité harmonieuse
entre les deux composantes de Français et de Langues anciennes.

Le Comité demande que l’introduction du tirage au sort à l’oral, c’est-à-dire la nécessité où se
trouveront les candidats d’être capables de satisfaire aux exigences d’une épreuve de latin ou de grec
assez lourde, ce qui suppose une préparation appropriée, soit officiellement signifiée par le Ministère aux
Universités, responsables de la préparation aux concours, dans les plus brefs délais, pour qu’il leur soit
possible de songer suffisamment tôt à la manière dont elles devront assurer cette préparation spécifique.

Enfin, le Comité rappelle la ferme opposition de l’Association à l’interrogation orale « agir en
fonctionnaire de l’État et de façon éthique et responsable », dont elle demande la suppression pure et
simple. Une telle épreuve ouvre de trop dangereuses possibilités à qui voudrait se mêler de trier les futurs
professeurs, au moment de leur recrutement, sur des critères qui n’auraient rien de scientifique.

Votée à l’unanimité