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Motion du CNU 20 sur les nouvelles nomenclatures en sciences sociales, 2 février 2011, et proposition de Motion à la CP CNU du 4 mars votée le 11 par les sections 17 & 20

vendredi 4 mars 2011, par Giovanni

La nouvelle nomenclature des sciences sociales proposée pas le SNRI porte en elle le danger de la disparition de l’anthropologie comme champ disciplinaire autonome dans l’Université Française.

Nous demandons
1 Que l’intitulé actuel de la section 20 du CNU soit restitué dans le tableau des sections CNU existantes encore en usage pour la prochaine session. En effet cette section ne s’intitule pas Anthropologie biologique et Préhistoire mais Anthropologie biologique, Ethnologie et préhistoire, ce qui correspond à la réalité des effectifs annoncés (176). Cet oubli a des conséquences sur la suite.

2. Que l’Anthropologie biologique en tant que telle réapparaisse dans la nouvelle nomenclature proposée ;

3. .Que le terme de "Préhistoire" soient regroupées toutes les disciplines participant à son rayonnement : aspects culturels, paléo environnementaux et bio chronologiques.

4. Que soit mis fin à l’éclatement de la section 20 : Ethnologie Anthropologie sans mention de la section 20 en SHS2 et section 20 et Préhistoire sans Anthropologie biologique ni Ethnologie en SHS6, voire Environnement en SHS 3. Cet éclatement sépare la section 38 du CNRS (SHS 2) et la section 20 du CNU (SHS 6). Il est incompréhensible alors que les chercheurs et enseignants chercheurs qui en relèvent sont aujourd’hui associés dans nombre de programmes. Il rend illisible la singularité et l’unité du champ disciplinaire. Cet éclatement est contre productif alors que les programmes européens mettent aujourd’hui l’accent sur les aires culturelles et l’actualité scientifique de l’Anthropologie. Le CNU 20 °section a qualifié, durant son dernier mandat, plusieurs centaines de jeunes chercheurs actifs sur le terrain, dans les revues, les colloques, les contrats ANR ou européens qui participent d’ores et déjà au rayonnement de la recherche française.

Nous proposons de regrouper la totalité des disciplines de la section vingt (Anthropologie biologique, ethnologie et préhistoire) ainsi que la section 38 du CNRS dans le groupe SHS 6 renommé " Mondes anciens et contemporains, sociétés, cultures, patrimoines" avec les mots clefs suivants : « Anthropologie sociale et culturelle, Ethnologie, Anthropologie biologique, Paléo environnement, Bio chronologie, Préhistoire, Archéologie, Histoire, Histoire de l’art »

Pour une présentation de la nouvelle nomenclature

Veuillez aussi découvrir ci-dessous la proposition de motion à la CP CNU du 4 mars :

La Stratégie Nationale de Recherche et Innovation (SNRI), insistant à juste titre sur l’importance des Sciences de l’Homme et de la Société (SHS), a voulu en décembre 2010 proposer une « cartographie claire et lisible » du domaine SHS en cherchant à harmoniser les « panels » de l’European Research Council et la nomenclature par Groupes de la DGRI,
DGESIP et de l’AERES.

Cette nouvelle nomenclature a été établie sans aucune concertation avec les principaux acteurs intéressés, que ce soient les représentants des communautés scientifiques qui siègent dans les différentes sections du Conseil National des Universités, à la CPCNU ou au comité
national des organismes de recherche.

Sous couvert de simplification, et en prétendant rompre avec des nomenclatures « trop raffinées », cette nomenclature, si elle devait rentrer dans les faits, aurait des conséquences absolument catastrophiques pour l’expertise et l’évaluation des disciplines. Elle rend en effet illisible la singularité et l’unité des champs disciplinaires. La subdivision de la 17e section, l’éclatement de la 20e section du CNU, pour ne citer que ces exemples, assorties d’une estimation, arbitraire plus qu’approximative, des communautés concernées est absurde et dangereuse. Elle constituerait une régression déplorable, arc-boutée sur des clivages d’un autre âge, heureusement dépassées au plan national et international.
La richesse des disciplines est faite de leur diversité et de la complémentarité d’approches qui se fécondent mutuellement, comme elle s’enrichit des recherches frontalières. Sous couvert d’actualisation et de mise au goût du jour, cette « nouvelle » nomenclature, cette architecture des disciplines, enfermerait la recherche et l’université française dans des combats d’arrière-
garde.

Nous exigeons le retrait immédiat de ces nouvelles nomenclatures et l’ouverture de consultations avec les représentants des disciplines.

Motion votée le 11 mars par les sections 20 & 17