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Masters d’ingénierie versus écoles d’ingénieurs : le réseau FIGURE jette un nouveau pavé dans la mare - Sylvie Lecherbonnier, Educpros, 24 juin 2011

lundi 27 juin 2011, par Laurence

Une dizaine d’universités ont décidé de s’associer au sein du réseau FIGURE pour « développer un modèle complémentaire de formation aux métiers de l’ingénieur ». Une initiative qui fait bondir les écoles d’ingénieurs. Avec en toile de fond les difficultés d’attractivité des filières scientifiques, la rivalité entre la CTI et l’AERES et la place des écoles d’ingénieurs au sein des universités autonomes. Retour sur une polémique aux multiples facettes.

Les écoles d’ingénieurs croyaient le débat clos depuis que Valérie Pécresse avait exclu la mise en place par l’AERES d’un label pour les masters d’ingénierie en janvier 2011. Mais les universités n’ont pas abandonné leur idée pour autant. Une dizaine d’entre elles sont en train de constituer le réseau FIGURE (Formation à l’ingénierie par des universités de recherche) pour développer un modèle complémentaire de formation aux métiers de l’ingénieur. Parmi elles : Aix-Marseille 2, Lille 1, Lyon 1 , Montpellier 2, Nancy 1, Poitiers , Toulouse 3, l’UPMC mais aussi l’UTC (Université de technologie de Compiègne). Leurs présidents doivent signer une charte d’ici la mi-juillet pour officialiser le réseau et clarifier ses principes.

Donner une nouvelle image de l’ingénierie

Cursus continu de cinq ans avec une sortie au niveau licence puis un master, maîtrise d’un domaine de spécialité, pédagogie par projet, contact étroit avec les entreprises… La charte reprend en grande partie le référentiel établi par l’AERES dans son rapport de fin 2010 sur les masters d’ingénierie. Rapport rédigé par Robert Chabbal, ancien directeur général du CNRS et partisan d’un système de formation à l’américaine (bachelor et master of engineering).

Il s’agit pour les universités existantes de créer de nouvelles formations ou de convertir des masters afin d’accroître leur attractivité. « Pourquoi ne pas donner une image nouvelle à l’ingénierie ?, se demande Patrick Porcheron, vice-président formations de l’UPMC et du réseau FIGURE. Nous ne souhaitons pas faire une copie des écoles d’ingénieurs mais nous inscrire dans une démarche originale qui s’inspire davantage des universités américaines. Cela passe par un rééquilibrage entre sciences fondamentales (maths et physiques), sciences de l’ingénieur et sciences humaines et sociales. »

Et le vice-président argumente : « déjà aujourd’hui, un grand nombre de nos diplômés de masters occupent des postes d’ingénieurs ». Près de 400 000 personnes exercent en effet en France un métier d’ingénieurs sans en avoir le titre contre près de 600 000 ingénieurs diplômés, selon les derniers chiffres du CNISF.

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