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Après le compte épargne-temps, l’université de Cergy crée le « compte épargne-recherche », Sophie Blitman, Éducpros, 8 juillet 2011

samedi 9 juillet 2011, par Sylvie

Sur le modèle du compte épargne-temps qui permet aux salariés d’entreprises d’accumuler des jours de congé (ou de recevoir une rémunération) en contrepartie de périodes de repos non soldées, l’université de Cergy-Pontoise (UCP) lance le compte épargne-recherche. Les enseignants pourront y déposer les heures supplémentaires qu’ils ont effectuées afin de bénéficier ensuite d’une décharge pour mener à bien leurs travaux de recherche.

Le principe de ce dispositif ayant été voté en conseil d’administration en juin 2011, ses modalités d’application doivent être précisées lors d’un CA restreint mi-juillet. Pour une entrée en application dès la rentrée 2011.

Dégager du temps pour la recherche

Au lieu de recevoir immédiatement une rémunération, les enseignants de l’UCP vont désormais pouvoir accumuler leurs heures supplémentaires sur un compte épargne-recherche (CER) afin de prendre ensuite une décharge d’enseignement et avoir du temps pour se consacrer à la recherches qu’il s’agisse de mener une expérience, faire un séjour d’étude à l’étranger, monter une conférence, écrire un livre…
Ainsi, détaille François Germinet, le vice-président au développement stratégique et aux ressources humaines, « un enseignant-chercheur qui fait 48 heures supplémentaires par an aura la possibilité, au bout de quatre ans, de prendre une année de congé, l’équivalent de 192 heures de cours, pour faire de la recherche ».

Un dispositif post-autonomie

Avant l’autonomie, les décharges des enseignants, notamment dans le cadre des congés pour recherche ou conversion thématique (CRCT), étaient contingentées par le Conseil national des universités et le ministère. « Les Responsabilités et compétences élargies ont facilité les démarches, estime le vice-président de l’UCP, dans la mesure où c’est le président qui arrête librement les services ».
En outre, le nouveau statut des enseignants-chercheurs permet de concevoir les services de manière pluriannuelle.
« Mais on a beau le dire, les collègues ne le réalisent pas, constate François Germinet. C’est pourquoi nous avons voulu formaliser cette possibilité avec le CER ».
C’est dans la même perspective qu’a été pensé un aménagement spécifique pour les présidents, vice-présidents et directeurs de composante : déchargés statutairement de leur service quand ils occupent ces fonctions, ils obtiennent traditionnellement une dispense d’enseignement durant l’année où ils retrouvent leur « simple » rôle d’enseignants-chercheurs – à l’UCP comme ailleurs.
Le CER rendra cette décharge automatique, dans la mesure où 64 heures seraient provisionnées chaque année de leur mandat. A eux de décider ensuite s’ils souhaitent bénéficier d’une année blanche ou reprendre l’enseignement progressivement. «  L’objectif, explique François Germinet, est de permettre aux collègues de prendre leur destin en main, de prévoir de manière autonome leur volume d’activité, sans être dépendant d’un conseil ».

Mais ce dispositif n’est-il pas qu’une opération budgétaire permettant de lisser le salaire des enseignants sur plusieurs années ? « L’avantage pour l’université, c’est avant tout de dégager du temps pour les chercheurs, répond le VP RH, assurant que « budgétairement, l’opération va être relativement blanche. Pour nous, le CER est un investissement, soit pour notre recherche, si les enseignants restent là, soit, s’ils partent en voyage de recherche, pour notre attractivité en général ».

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