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Solidarité avec les étudiants et les universitaires chiliens - Communiqué du Snes-Up, 12 août 2011

jeudi 18 août 2011, par Clèves, princesse(s)

Photo d’Hector Aravena (choix de SLU) : Camila Vallejo, porte parole de la Confech, rend des grenades lacrimogènes au palais du gouvernement à Santiago pour mettre en évidence le coût énorme de ces grenades largement utilisées par la police contre les manifestations étudiantes.

Un mouvement social d’une ampleur exceptionnelle secoue le Chili et le "modèle" libéral implanté dans le choc par la dictature. Trente années ont passé et, avec le retour aux affaires des néo-libéraux, l’Education publique et les droits de l’homme sont de nouveau menacés, et une nouvelle fois le peuple chilien se mobilise avec ardeur.

Malgré les vacances d’hiver au Chili, des centaines de milliers d’étudiants et de lycéens, de professeurs, de parents et de citoyens, ont envahi à plusieurs reprises les rues de Santiago, de Concepcion ou de Valparaiso pour exiger, à coups de grèves et d’occupations (paro y toma), une Education publique gratuite et de qualité, et son inscription dans une nouvelle constitution. L’Enseignement supérieur est devenu un marché que se partagent de nombreuses universités privées qui, avec la complicité de la coalition libérale au pouvoir, spéculent sur les diplômes au détriment de la qualité de l’enseignement et de la recherche. Les étudiants et les lycéens, accompagnés par la population, remettent en cause les politiques menées depuis des décennies, dénoncent d’emblématiques droits d’inscriptions systématiquement démentiels et la marchandisation progressive de l’Education, poursuivie par la Concertacion (alliance sociale-démocrate et démocrate-chrétienne qui a succédé à Pinochet) dont le bilan est également dénoncé.

A cette exigence populaire, le gouvernement chilien répond par une répression sans précédent depuis la chute de Pinochet, avec l’arrestation de milliers d’étudiants ou lycéens et une centaine de blessés. Ce mouvement étudiant et citoyen, le plus important depuis l’Unité populaire de 1969, s’élargit au-delà du milieu éducatif et dénonce notamment le saccage sauvage de l’environnement par les multinationales, l’exploitation des mineurs, la répression contre les Indiens Mapuches et bien d’autres régressions. Ainsi, les 24 et 25 août, la centrale syndicale chilienne (CUT) appelle à deux jours de grève générale pour une convergence de toutes ces revendications à la fin des vacances d’hiver. Ces mouvements convergents mettent en difficulté un pouvoir contraint par le FMI et Washington, de plus en plus impopulaire et acculé à la répression.

Le SNESUP, qui soutint avec enthousiasme l’expérience de l’Unité populaire et le président Allende, qui aida les universitaires chiliens du temps de la dictature, applaudit et encourage cette explosion populaire, et lui apporte toute sa solidarité. Le SNESUP interviendra concrètement pour maintenir et développer les collaborations universitaires, et pour soutenir à Santiago comme à Paris les collègues et étudiants dans cette lutte qui nous concerne plus que jamais. Plus que jamais, comme dans les années 1970, nous avons le Chili au coeur.

Paris, le 12 août 2011

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