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Analyses et propositions concernant l’éducation : le mammouth sur le blog de Médiapart - 6 septembre 2011

mardi 6 septembre 2011, par Laurence

Education : propositions pour une alternative en 2012, par Pascal Charasse

L’éducation nationale, garante des valeurs méritocratiques et républicaines qui fondent notre pacte social, cette institution qui forme les citoyens de demain, n’a peut être jamais connu de situation plus difficile. Les objectifs nobles et ambitieux qui lui ont été assignés depuis plus d’un siècle, on lui demande de les atteindre avec des moyens toujours plus restreints. Dans un contexte budgétaire extrêmement difficile, l’éducation nationale se trouve en première ligne non seulement en matière d’enseignement, de formation des citoyens et d’apprentissage des valeurs civiques qui nous permettent de bien vivre ensemble, mais aussi de prévention et d’action contre la délinquance ou les difficultés familiales.

C’est sans doute la raison pour laquelle les principaux partis politiques, de droite comme de gauche, feront de cette institution un des principaux éléments de leurs programmes politiques pour les cinq années à venir.

La majorité et le gouvernement, qui vantent leur action en faveur de l’éducation, n’ont obtenu au cours des dix années écoulées que de bien piètres résultats. Aujourd’hui, un jeune sur six aborde la vie adulte dans des conditions telles qu’il sera très probablement condamné à la précarité. Les chances de succès à l’école et les conditions d’apprentissage sont par conséquent trop étroitement liées aux conditions de vie et au milieu socio-économique d’origine des enfants.

Les conditions éducatives faites aux tout petits enfants, au stade de leur vie où l’apprentissage est sans doute le plus déterminant pour leur avenir, ne sont pas idéales, loin de là. La France investit relativement peu dans l’école primaire, notamment par rapport à ses voisins européens, alors que cette étape est cruciale dans le parcours scolaire des enfants. L’uniformisation des contenus et des méthodes d’enseignement ne permet pas de donner à chacun les mêmes chances de succès. Les rythmes scolaires pénalisent ceux dont les difficultés sont les plus grandes. L’orientation par l’échec laisse un nombre trop important de jeunes sur le bord de la route, avec des conséquences à long terme difficiles voire impossibles à inverser. La violence est trop présente dans les établissements.

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Les six points de tension de cette rentrée scolaire, par Terra Nova

Au lieu de s’attacher à atteindre les objectifs, définis lors du Conseil européen de Lisbonne de mars 2000, et précisés à Barcelone en 2002, de conduire 85 % des jeunes au niveau du baccalauréat, et 50 % à celui de la licence, les politiques publiques conduites depuis lors n’ont eu de cesse de réduire les moyens consacrés à l’éducation, au mépris de toute stratégie d’investissement dans l’avenir. La rentrée scolaire 2011-2012 se déroule dans un contexte de tension exacerbée. Cette note révèle les blocages et échecs des réformes éducatives menées par la droite à travers six points :

- Le choix de mettre fin à l’accueil des enfants de 2 ans en maternelle, en échange d’économies d’emplois, a des incidences scolaires et surtout sociales majeures, en freinant l’accès à l’emploi des femmes. Le transfert de la prise en charge de la petite enfance aux familles, communes ou entreprises pénalise les ménages les plus modestes.

- La réduction du nombre de redoublements, si elle permet l’économie d’emplois enseignants, se contente de ne traiter que les symptômes, et non les causes, de l’échec scolaire : chaque année, environ 20 % des élèves quittent le système éducatif sans baccalauréat ni premier diplôme professionnel ; le quart le plus faible des lycéens de 15 ans voient leur niveau continuer à baisser. Or la lutte contre l’échec scolaire débute bien en amont, notamment à l’école maternelle.

- La faiblesse du taux d’encadrement à l’école primaire est un frein à l’acquisition des compétences, en particulier pour les élèves issus des milieux les moins favorisés. Il est urgent de recréer des emplois, mieux former les enseignants et mieux allouer les moyens pour réduire les effectifs.

- La réduction à trois ans de la préparation au baccalauréat professionnel pose le problème de l’acquisition des compétences nécessaires par les élèves. L’apprentissage conduit une large proportion d’entre eux à un cul-de-sac : pas de poursuite d’études ou de formation. Mieux armer ces élèves permettrait de faire du baccalauréat professionnel un véritable ascenseur social.

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