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Laurent Wauquiez : "Plus personne ne conteste le principe de l’autonomie des universités" - VousNousIls, 6 janvier 2012
vendredi 6 janvier 2012, par
Quelques mois après la rentrée, Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche depuis le mois de juin dernier, revient sur les réformes en cours au sein des universités et développe sa vision de leur avenir. Entretien avec Nadia Gorbatko.
Comment jugez-vous le déroulement du premier semestre universitaire ?
Cette rentrée a été celle de la concrétisation du changement en cours depuis 2007. Des réformes extrêmement ambitieuses comme l’autonomie des universités ou l’arrêté licence [1] ont été lancées. Elles sont aujourd’hui quasiment concrétisées : au 1er janvier 2012, l’ensemble des universités ont accédé à l’autonomie. Plus personne n’en conteste le principe. C’est une belle victoire. Cette rentrée a aussi été pour moi l’occasion de m’attaquer à un autre chantier : l’amélioration des conditions d’études des étudiants, élément essentiel de leur réussite. Dès septembre, j’ai ainsi mis en place le versement d’un dixième mois de bourse. J’ai lancé le passeport étudiant pour faciliter leur accession au logement. Enfin, dernière opération à laquelle je tenais beaucoup, l’offre de tablettes étudiantes à moins d’un euro par jour est commercialisée. De véritables progrès ont été réalisés et je veillerai à ce que cela continue.
Quel bilan faites-vous, quatre ans après son vote, de la Loi relative aux libertés et responsabilité des universités (LRU) ?
Sur les cinq dernières années, nous avons modifié en profondeur le visage de nos universités avec un objectif clair : construire l’université du 21ème siècle, renforcer son attractivité et sa compétitivité, maintenir le niveau d’excellence académique, tout en renforçant sa mission d’insertion professionnelle. Le mouvement de refondation de l’université, engagé par le Gouvernement en 2007, a permis d’aligner notre système universitaire sur les meilleurs standards internationaux et d’accélérer l’entrée de la France dans l’économie de la connaissance.
En quoi la LRU rend-t-elle les universités plus attractives ?
Elle représente une vraie révolution institutionnelle. Pour la première fois, les ressources financières et humaines, l’immobilier ou les systèmes informatiques sont gérés directement par les établissements. S’agissant des cursus, nous avons mis en place un enseignement personnalisé tourné vers la réussite de chacun. L’adaptation de leur offre de formation aux besoins économiques du monde de l’entreprise est au cœur des réformes. C’est notamment ce qu’institutionnalise l’arrêté licence que j’ai pris cet été.
Le processus va-t-il se poursuivre comme prévu avec le transfert du patrimoine immobilier ?
La dévolution du patrimoine est l’étape ultime de l’autonomie. Depuis la rentrée 2011, trois universités sont propriétaires de leur patrimoine : Clermont 1, Toulouse 1 et Poitiers. L’État transfère non seulement le patrimoine immobilier, mais aussi la responsabilité de planifier et de financer tous les projets. Pour ces établissements, c’est un atout supplémentaire pour construire leur stratégie. Sur le Campus de Poitiers, par exemple, cela a permis la rénovation des amphithéâtres et la construction d’un learning center. Neuf autres universités souhaitent devenir propriétaires de leurs patrimoines.
Qu’est-il envisagé pour aplanir les difficultés budgétaires de certaines universités confrontées, notamment, à un accroissement de leur masse salariale ?
Sur les 150 établissements d’enseignement supérieur, seuls trois connaissent des difficultés passagères. C’est l’arbre qui cache la forêt d’une réussite incontestable, alors que 147 établissements ont parfaitement su gérer le budget alloué. Bien sûr, il peut y avoir des difficultés passagères, mais l’autonomie est un processus d’apprentissage pour les universités et pour l’État. Nous devons apprendre à gérer ensemble, sereinement, les quelques difficultés qui apparaissent ponctuellement et qui ne sauraient remettre en cause tous les bénéfices de l’autonomie pour les étudiants et les personnels de nos établissements d’enseignement supérieurs. Face à ces défis, nous accompagnons ces établissements :
sur la masse salariale, par exemple, un effort exceptionnel a été fait. Nous avons transféré aux universités plus de moyens que ce que l’État payait préalablement.
Il faut les aider à rattraper le manque d’investissements du passé, indépendamment de la couleur politique des gouvernements précédents.
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[1] Le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (Cneser) a adopté, le 12 juillet 2011, un arrêté relatif au diplôme de la licence modifiant celui de 2002.