Accueil > Revue de presse > Blogs > L’Elysée impose la criminologie" à l’université, Liberation.fr, blog Sciences², (...)

L’Elysée impose la criminologie" à l’université, Liberation.fr, blog {Sciences²}, Sylvestre Huet, le 16 mars 2012 ; suite le 20 mars

mardi 20 mars 2012, par Alain, Mariannick

Le 20 mars
La création par le fait du Prince - de l’Élysée - d’une section de criminologie au sein du Conseil National des Universités - va faire l’objet d’un recours en annulation [1] par l’Association Française de Droit Pénal. La probabilité que ce recours soit un succès est assez élevée.

L’histoire de sa création s’enrichit d’un nouvel épisode, raconté ci-dessous dans le communiqué de l’Association, qui éclaire d’un nouveau jour la duplicité du pouvoir politique dans cette affaire lamentable. Elle se résume en une phrase : créer de toute pièce un espace universitaire pour une petite bande de copains du pouvoir politique, dont le chef de file est Alain Bauer.

Lire la suite


Le 16 mars
Les Universitaires sont furieux du dernier coup concocté à l’Elysée : imposer la création d’une section de "criminologie" totalement inféodée à la "bande à Bauer", un ex-rocardien qui a viré sécuritaire et conseiller de Nicolas Sarkozy.

Voici le communiqué de la Commission permanente du Conseil national des Universités (CNU).

Pour aller plus loin et comprendre toute cette histoire, lire le texte du sociologue Laurent Mucchielli.

De son côté, le Snesup-FSU, principal syndicat de l’enseignement supérieur a publié le communiqué suivant :

« Criminologie : l’oukaze…

Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a décidé, par deux arrêtés publiés le 15 mars au Journal Officiel, de créer ex-nihilo la section 75 de "criminologie" du Conseil National des Universités (CNU).

Cet oukase gouvernemental a été pris en dépit d’une très large opposition des communautés scientifiques concernées en s’appuyant sur une pseudo-consultation publique dont les résultats n’ont cependant jamais été publiés. Cette décision impacte la composition et le fonctionnement de quinze sections du CNU sans que cette instance n’ait été consultée de quelque façon. Ce manque de concertation et l’aspect politique plutôt que scientifique de cette démarche qui répond à la soif de reconnaissance d’un petit groupe de personnes proches du pouvoir en place et au cœur de sa vision sécuritaire, ont été vivement dénoncés par la CP-CNU.

Le plus grand flou règne quant au contour disciplinaire exact de cette section et les conditions concrètes de sa création. Le choix du calendrier imposant que cette section soit exclusivement composée de nommés renforce le caractère autoritaire de cette décision. L’effet délétère de cette dernière mesure sur la pluralité souhaitable serait lourd de conséquences sur les futurs recrutements dans cette section.

La concertation la plus grande avec le monde scientifique et ses organisations représentatives doit prévaloir dans toute évolution des instances structurant la recherche française. Le SNESUP s’élève avec force contre le coup de force du ministère, il demande que soient abrogés ces deux arrêtés. »

► Cette décision brutale de l’Elysée est en rapport avec l’affaire Roucaute, l’auteur du discours de Guéant sur "la supériorité de notre civilisation." Lire cette note.

Lire sur le blog Sciences².


[1Lire ici le communiqué