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"Fioraso rend visite au CNRS" et "Fioraso au CNRS : Satisfactions inquiétudes", deux billets de S. Huet, Sciences2, 21 mai 2012

mardi 22 mai 2012

Fioraso rend visite au CNRS

Cet après-midi la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso (photo) rend visite au CNRS.

Elle s’est invitée à la réunion du Conseil Scientifique de l’organisme de recherche, réunion prévue de longue date pour aujourd’hui et demain. Elle compte s’adresser à la presse vers 15h, en compagnie d’Alain Fuchs, le PDG du Cnrs.

Elle sera accueillie entre autre par Bruno Chaudret, le président du Conseil scientifique, un chimiste membre de l’Académie des sciences, élu par ses pairs puisque cette instance associe des scientifiques élus et des personnalités nommées par le ministère.

Bruno Chaudret devrait souligner à Geneviève Fioraso à quel point ses collègues sont « très touchés et très heureux » que l’un de ses premiers contacts avec la communauté scientifique depuis sa nomination soit avec ce Conseil Scientifique. Le Conseil Scientifique du CNRS, précise t-il, « est l’émanation des chercheurs, enseignant-chercheurs et ingénieurs de recherche de la plus grande partie des forces de recherche de notre pays. Il est enrichi de collègues nommés industriels et étrangers et est donc l’instance sans doute la plus représentative de la communauté scientifique. »

Bruno Chaudret (photo) compte lui rappeler que « Le CNRS a été la cible d’attaques directes et indirectes lors du quinquennat précédent. Parmi les attaques directes, on peut citer le discours de Nicolas Sarkozy du 22 janvier 2009, méprisant la communauté scientifique. L’attaque indirecte a essentiellement consisté en un sous-financement du CNRS conduisant à une fin programmée de l’organisme. Nous espérons bien sur que le climat va maintenant être différent. »

Le président du Conseil scientifique à l’intention d’insister sur un raisonnement à rebours des politiques menées sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy (....)

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Fioraso au CNRS : Satisfactions inquiétudes

La visite au Cnrs de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, s’est terminée par un point de presse dont je reviens.

En résumé, la ministre a obtenu des membres du Conseil Scientifique du Cnrs interrogés un satisfecit très net sur sa méthode et le ton qu’elle emploie... mais des inquiétudes se font déjà jour sur la politique qu’elle pourra conduire.

Dans son point de presse, la ministre s’est d’emblée mise dans les pas d’Hubert Curien - ministre de la recherche sous Mitterrand en 1984-1986 et entre 1988 et 1993. Non qu’elle prétende l’égaler comme scientifique (il fut cristallographe) ou dans ses responsabilités (il a dirigé le Cnrs et le Cnes), mais en le présentant comme une sorte "d’étoile", guide pour son action. Une manière également de passer à l’as tant les phases d’essor rapide de la recherche publique entre 1981 et 1984 que la période Claude Allègre (1997-2000) et Roger-Gérard Schwartzenberg (2000-2002) sous Lionel Jospin.

Les deux mots principaux de son discours de la méthode furent "confiance" et "dialogue". La ministre veut ré-instaurer une relation de confiance entre le monde politique et celui des laboratoires, ainsi qu’entre ce dernier et les citoyens.

Le premier couple signifie la fin des méthodes "brutales" de Nicolas Sarkozy, son discours "méprisant" du 22 janvier 2010, le refus de la mobilisation par la "provocation". Fioraso voit dans la visite d’hommage à Marie Curie de François Hollance la marque d’une confiance envers la recherche, les chercheurs, et leur capacité à aider la société à relever les défis d’un 21ème siècle qui verra la population mondiale « passer les 9 milliards d’habitants dans un monde où les ressources naturelles sont limitées et où les disparités entre pays sont trop fortes. »

Le second couple signifie pour elle la nécessité d’entretenir un dialogue continu sur les promesses comme sur les risques des technologies - elle a illustré ce point de vue dans son rapport à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques sur la biologie de synthèse (lire ici).

La ministre a donc commencé par verser du miel sur les cicatrices laissées par Nicolas Sarkozy.
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