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Le rapprochement Paris VIII- Nanterre pas PRES d’être acquis, L’Humanité, 28 mai 2012

mercredi 30 mai 2012

Sur le site de l’Humanité

Le conseil d’administration de Paris VIII censé entériner le Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (Pres), le rapprochement entre les universités de Saint Denis et de Nanterre a été annulé après seulement vingt minutes, du fait de la mobilisation des étudiants et membres du personnel.

Jouer au chat et à la souris dans les couloirs de la faculté Paris VIII, les étudiants n’étaient pas là pour ça. Ils ont pourtant du le faire. Venus s’opposer au Conseil d’Administration qui devait statuer sur la légitimité du conseil mouvementé du 11 mai, le cortège d’environ 70 personnes s’est vu refuser l’accès à la salle du conseil. Une salle qu’ils avaient occupée, provoquant une intervention de la police lors du précédent conseil.

Le projet de création d’un Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (Pres) inquiète les étudiants. Ce projet, prévu par la Loi Relative à l’autonomie des Université (LRU) de 2007, vise un rapprochement entre Paris VIII et la faculté de Nanterre. Si la condamnation du projet même de Pres n’est pas unanime, tous sont là pour protester contre la forme. « On manifeste contre la volonté de Pascal Binczak (le président de paris VIII Ndlr) de passer en force, nous voulons une discussion » explique Laurent (CGT). «  Nous l’avons interrogé déjà, mais sa seule réponse c’est l’esquive. Il s’enferme et appelle la police en prétextant des violences » regrette un étudiant du Mouvement Universitaire de Résistance (MUR, un mouvement autonome propre à la faculté Paris VIII).

Ce projet a été voté dans la plus grande confusion le 11 mai dernier, au terme d’un conseil d’administration bloqué par les opposants au projet. Ils réclament un débat préliminaire ainsi qu’un délai, les membres du conseil d’administration quittant leurs fonctions le 11 juin. « Le président n’est qu’à deux semaines de la fin de son mandat, pourquoi veut il passer en force ? » se plaint Daniel, un membre du personnel. D’autant que la légitimité même du vote est remise en cause par certains manifestants qui expliquent que le quorum nécessaire à la validité du vote n’était pas rassemblé. Un quorum que le président de l’université affirme réuni avoir grâce à des procurations faxées.

Pour Laurent (CGT) « le problème c’est qu’en cas de création du Pres, son conseil d’administration aura autorité sur ceux des deux universités concernées (Paris VIII et Nanterre – ndlr). Or il est prévu que la part des membres élus de ce CA soit faible par rapport à la part des membres nommés. (1/3 élus) » Un étudiant du MUR s’indigne « Si Binczak est si pressé, c’est qu’il devrait être président du Pres, il fait passer son intérêt avant celui des étudiants ».

Le président de l’université a quitté les lieux seulement vingt minutes après le début du conseil, entouré de vigiles et sans mettre le Pres à l’ordre du jour. Les opposants se sont eux réunis pour discuter de la suite du mouvement, ils feront part de leurs conclusions à la presse mardi 29 mai. Ils disent par ailleurs avoir reçu un courrier du ministère de l’Enseignement Supérieur spécifiant que les mandats du président et du CA se terminaient le 25 mai. Tout conseil d’administration serait alors illégitime avant la réélection d’un président le 11 juin. Et Pascal Binczak en a convoqué un le 1er juin.