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Les socialistes et l’université (2/3) : Droite-gauche, une insoutenable continuité, Pascal Maillard, Mediapart, 30 septembre 2012

lundi 1er octobre 2012

Pascal Maillard est membre du CA de Sauvons l’Université !

« Insoutenable » : qu’on ne peut admettre, ni justifier, qu’on ne peut supporter. Après un premier volet sur la crise financière des universités, complété ici pour SLU, je montre que le choix de Geneviève Fioraso comme ministre ainsi que ses premières orientations et décisions politiques définissent un continu idéologique fort entre les politiques de droite et celles des socialistes au pouvoir. Au moment même où la ratification par le parlement du TSCG nous annonce une politique d’austérité sans précédent, la politique socialiste en matière d’enseignement supérieur et de recherche négocie son virage de la rigueur et présente un budget 2013 en trompe-l’œil.

Certes, il faut reconnaître que quelques petites choses ont changé depuis mai dernier. Mais ce changement est d’abord dans la communication, pour ne pas dire dans l’affichage, l’incantation et le faux-semblant. La ministre a pris soin, dans de multiples entretiens, d’affirmer son souhait de rétablir la confiance et le dialogue, et de promouvoir ce qui a fait tant défaut lors du précédent quinquennat : la concertation. C’était effectivement urgent et nécessaire. Les Assises de l’Enseignement supérieur et de la recherche établissent le cadre national et territorial d’une large consultation de la communauté scientifique en vue de produire une nouvelle loi-cadre. Mais il est à craindre, nous le verrons dans un troisième volet, que ces Assises ne soient qu’un artifice de consultation et de quête d’un consensus, une réponse à une commande idéologique et un habile paravent pour valider des mesures déjà écrites, les vendre en douceur et parachever ainsi les réformes engagées par la droite. Car les premières décisions prises par la ministre ne témoignent en rien d’un infléchissement significatif de la politique de l’ESR. Avant d’analyser quelques traits saillants du discours de la ministre et ses premières décisions, il convient de camper le portrait de l’hyper-active Geneviève Fioraso.

Une Ministre au service de l’industrie et de l’innovation technologique

Si l’on s’en tient aux premiers mois de ce gouvernement socialiste, c’est bien le choix même de Geneviève Fioraso comme ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et le choix aussi de ses conseillers et de son directeur de cabinet, Lionel Collet, ancien président de la CPU (Conférence des présidents d’université), qui avaient constitué le premier signal d’une continuité forte avec les réformes imposées par la droite néo-libérale.

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