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Geneviève Fioraso fait campus avec du moins - V. Soulé, Libération, 11 mars 2013

jeudi 14 mars 2013, par Mariannick

La ministre de l’Enseignement supérieur poursuit le plan amorcé en 2008, mais en écartant le partenariat public-privé.

La ministre de l’Enseignement supérieur a décidé de relancer le plan Campus qui, selon Nicolas Sarkozy, devait doter la France de superuniversités de rayonnement international. Mais elle fixe de nouvelles règles. Désormais, pour rénover et construire des bâtiments, le recours aux partenariats public-privé (PPP), si chers au gouvernement sortant mais jugés trop coûteux, sera découragé au profit de dispositifs classiques. Geneviève Fioraso espère ainsi faire repartir une opération qui, lancée à grand fracas, tardait à se concrétiser en raison notamment de la complexité des procédures.

Colère. La ministre était en visite hier à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) sur le site du futur campus Condorcet, l’un des projets phares du plan lancé en 2008. Elle a notamment signé à la mairie l’achat des terrains - pour l’essentiel situés à Aubervilliers, à l’exception des bâtiments destinés aux premiers cycles qui seront, eux, Porte de la Chapelle, dans le nord de Paris. L’objectif, a rappelé Geneviève Fioraso, est de pouvoir ouvrir en 2018 ce campus, qui sera le plus grand centre de recherche et d’enseignement de France en sciences humaines et sociales (SHS).

Six établissements participent au projet - le CNRS, l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), l’Ecole des chartes… -, ainsi que quatre universités - Paris-I, III, VIII et XIII. Quelques-uns s’y installeront totalement. D’autres n’y enverront que des centres de recherche ou des départements. L’annonce de la création de ce campus, très loin du Quartier latin, avait provoqué une levée de boucliers parmi les chercheurs, estimant qu’ainsi relégués ils n’auraient plus le cadre idoine pour travailler. La colère est retombée, d’autant que le site abritera la très riche bibliothèque de l’EHESS, financée par la région Ile-de-France pour 110 millions d’euros.

« Il aurait été facile, en cette période de contraintes budgétaires fortes, de surseoir ou même de renoncer à ce projet, a rappelé Geneviève Fioraso citée par l’AEF, agence spécialisée en éducation. Au contraire, j’ai choisi de faire exister le site Condorcet. C’est un signe fort de changement : les SHS ne sont plus la marge d’ajustement quand les choses vont mal. »

En lançant le plan Campus en 2008, le président Nicolas Sarkozy avait annoncé la somme mirobolante de 5 milliards d’euros pour le financer, des fonds issus de la vente d’actions d’EDF. En réalité, ces sommes sont placées et ne sont donc pas « consomptibles ». Cela signifie que les universités ou les regroupements d’établissements retenus dans le plan Campus [1] n’en touchent que les intérêts. A Paris par exemple, a précisé hier la ministre, les six lauréats perçoivent chaque année entre 2 millions et 4,5 millions d’euros, pour des dotations comprises entre 50 millions à 200 millions d’euros.

Évoquant la situation dans la capitale, Geneviève Fioraso n’a pas annoncé de nouveau déblocage de fonds. Mais elle a proposé une autre procédure, plus efficace selon elle. La dotation globale de 700 millions d’euros, qui avait été partagée entre les six projets, va être « reconstituée en une seule », produisant davantage d’intérêts - autour de 28 millions d’euros.

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[1Douze projets ont été retenus à Bordeaux, Grenoble, Lyon, Montpellier, Strasbourg, Toulouse, Aix-Marseille, Lille, Lorraine, ainsi que le Campus Condorcet, celui de Saclay et Paris intra-muros.