Accueil > Revue de presse > Corinne Bouchoux (sénatrice écologiste) : "Le projet de loi enseignement (...)

Corinne Bouchoux (sénatrice écologiste) : "Le projet de loi enseignement supérieur et recherche passe à côté des vrais enjeux" - Entretien avec Olivier Monod, Educpros, 31 mai 2013

samedi 1er juin 2013, par Mariannick

Le groupe écologiste du Sénat occupe une position stratégique au moment de l’examen de la loi enseignement supérieur et recherche (loi ESR). S’il vote contre, comme le groupe écologiste à l’Assemblée [1], la loi sera rejetée par le Sénat. S’ils s’abstiennent, la loi a une chance de passer.
Bonne nouvelle pour le gouvernement : même si elle s’estime "très déçue" par le texte, Corinne Bouchoux, sénatrice de Maine-et-Loire, déclare être "ouverte au dialogue".

Quelle est la position du groupe écologiste au Sénat vis-à-vis de la loi ?

Nous sommes très déçus et très mécontents du texte en l’état. D’ailleurs, le conseil fédéral du groupe Europe Écologie Les Verts a signé une motion éloquente contre ce texte. Nous regrettons un grand décalage entre les discours et les actions du gouvernement. Ce projet de loi ne répond pas aux problèmes de l’ESR. Il s’agit d’un texte mal ficelé qui cherche le compromis et passe à côté des vrais enjeux. Il y a donc peu de chances que nous votions pour ce texte mais si les débats amènent certaines avancées, nous pourrions nous abstenir.

Quelles sont les orientations fondamentales du texte avec lesquelles vous êtes en désaccord ?

Il y en a beaucoup ! Les chercheurs sont épuisés par la politique d’appels à projets du précédent gouvernement, or ce système n’est pas remis en question. D’autre part, la question de la précarité des personnels n’est pas traitée.
Le gouvernement introduit aussi la notion de transfert des résultats de la recherche vers les milieux économiques au cœur des missions de l’université. Nous craignons réellement que cela mette en danger les Sciences humaines et sociales. Il s’agit d’un texte qui valorise certaines disciplines au détriment des autres. Il essaie de généraliser le modèle grenoblois, que Geneviève Fioraso connaît bien, mais qui n’est pas applicable partout.

Lire la suite ici


[1Note de SLU : voir ici ou l’héroïque résistance d’Isabelle Attard, dite « La chèvre de M. S. »