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L’Etat reprend la main sur le budget de l’université de Versailles - Saint-Quentin - B. Floc’h, Le Monde, 18 février 2014

samedi 22 février 2014, par Mariannick

L’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) s’enlise dans les problèmes financiers. Vendredi 14 février, la présidence de l’université n’a pu, comme cela était attendu, présenter au conseil d’administration de l’établissement un budget en équilibre. C’est donc au recteur que revient désormais la tâche d’établir, sous quinze jours, un budget exécutoire.

Il manque toujours à l’UVSQ, devenue le symbole des difficultés budgétaires des universités, 5,2 millions d’euros pour boucler son budget 2014.

Elle avait pourtant un mois pour faire des coupes. Le 14 janvier, en effet, la présidence avait présenté le même budget en déséquilibre au conseil, et celui-ci avait donc été rejeté par le recteur.

« NOUS PRENDRONS DES DÉCISIONS. ELLES SERONT SÉVÈRES »

Le président de l’université, Jean-Luc Vayssière, « refuse de mettre dehors des contractuels et de fermer des formations, explique son entourage. Depuis un mois, un travail a été fait avec les services de l’université, du rectorat et du ministère. Mais, mécaniquement, on ne peut pas faire davantage d’économies. Le budget présenté en janvier comportait déjà de gros efforts : la mutualisation de masters avec nos partenaires de Paris-Saclay ou le report de certains projets par exemple. »

L’université, qui a adopté un plan de redressement devant s’étaler jusqu’en 2016, compte donc sur l’Etat pour prendre le relais. « Il n’y a pas d’autre issue que d’augmenter la dotation budgétaire de 10 millions d’euros », a déclaré, selon l’AFP, Jérôme Deauvieau, porte-parole de l’intersyndicale UNEF-CGT-FSU devant les membres de la communauté universitaire rassemblés le 14 février sous les fenêtres du conseil d’administration.

Au ministère, on ne l’entend cependant pas tout à fait de cette oreille. Certes, pour finir l’année 2013, l’Etat a déjà recouvré 2,5 millions de factures que l’université avait négligées, négocié l’étalement de 1,5 million d’euros de dépenses et versé 800 000 euros. Mais, s’agace la ministre de l’enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, «  ça ne veut rien dire "on demande 10 millions". L’université ne fermera pas, mais je veux qu’elle aille au bout de son plan de redressement. Et s’il faut passer par une administration provisoire, on le fera. On l’a déjà fait... Nous prendrons des décisions, et elles seront sévères. L’UVSQ est la seule à se retrouver dans cette situation. Il y a eu des erreurs de gestion par le passé. » Et de pointer l’augmentation de la masse salariale, « des primes au taquet » ou les cours donnés par des enseignants sans contrat.

LE BUDGET N’EST PAS ÉTAYÉ PAR DES DOCUMENTS

L’Etat ne signera pas de chèque en blanc, mais « une subvention remboursable » dont le montant n’est pas encore défini. De fait, la situation financière de l’UVSQ présente deux difficultés principales. D’une part, le budget présenté n’est pas étayé par des documents attestant, par exemple, des entrées et des sorties de personnels dans les années à venir. D’autre part, le projet prévoit un prélèvement de 7 millions d’euros sur le fond de roulement. Or, il est aujourd’hui impossible de savoir à combien celui-ci s’établit précisément. C’est la mission primordiale à laquelle le recteur est aujourd’hui appelé.

La ministre répète souvent qu’elle est comptable de l’utilisation des fonds publics. Elle souhaite en outre éviter de provoquer des tensions entre les universités. Car l’argent donné à l’UVSQ devra être pris à d’autres.

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