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Dans la rue contre la fusion des universités - Gilles Cordillot, Le Parisien (Seine & Marne), 16 mai 2014

dimanche 18 mai 2014, par Mariannick

Bientôt, les universités de Marne-la-Vallée et de Créteil (Val-de-Marne) n’en formeront plus qu’une. Hier, les personnels manifestaient à Champs.

« Ni fusion ni comue*. »

Hier midi, une soixantaine de personnes ont manifesté sous les fenêtres de Gilles Roussel, président de l’université de Marne-la-Vallée, à la cité Descartes de Champs-sur-Marne. Réunis sous la bannière d’une intersyndicale CGT, CNT, FSU et SUD-Education, ils entendaient dire leur désaccord avec le projet de fusion de leur université Paris-Est Marne-la-Vallée (Upem) avec celle de Paris-Est Créteil (Upec). Les conseils d’administration des deux établissements doivent se prononcer pour ou contre cette fusion le 26 juin. Mais, de source proche de l’Upem, il est fort peu probable que la fusion sera votée en l’état actuel du dossier.

Yvon Le Bourhis, de SUD-Education Université, est magasinier à la bibliothèque. Pour lui, cette fusion est impensable. « Elle nous est imposée par l’Etat qui nous contraint à respecter un calendrier très court. Le tout avec un simulacre de concertation. » Le syndicaliste argumente ses inquiétudes. « Nous bénéficions de l’expérience des universités qui ont déjà fusionné. Le résultat, c’est que les choses se sont mal passées. Les établissements ont systématiquement reculé dans le classement de Shanghai (NDLR : classement mondial des universités). Pour commencer, la mutualisation des services conduit inévitablement à des suppressions de postes. » Autre sujet d’inquiétude pour Yvon Le Bourhis : la mobilité des fonctionnaires. « Notre inquiétude est très forte quant à la mobilité plus ou moins forcée qui nous sera demandée. »

Mais le syndicaliste pense que les étudiants pâtiront également de cette fusion. « Le risque pour eux est que certaines filières ou des niveaux d’études spécialisées migrent à Créteil. Ce qui ne pourra apporter que souffrance au travail. »

Et puis il y a encore les contractuels. « Eux disparaîtront, assure Yvon Le Bourhis, qui ajoute : « Nous n’acceptons pas. Nous assistons actuellement à un retour en arrière. Il y a trente ans, on a construit des universités à taille humaine et aujourd’hui on est en train de fabriquer des mastodontes ingérables. » Avec ses collègues, il aurait bien une solution : réunir les deux universités au sein d’une association. « Cela permettrait d’éviter les écueils de la fusion, tout en ne retenant que ce qui est positif dans le fait de s’ouvrir vers l’extérieur et de favoriser la collaboration. »

* Communauté d’universités et d’établissements.