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"Des primes pour valoriser les personnels des universités", par Catherine Rollot, "Le Monde" du 21 octobre 2008

lundi 20 octobre 2008, par Laurence

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La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, a présenté, lundi 20 octobre, un plan "de revalorisation des carrières" des personnels universitaires. Ces mesures entreront en vigueur à la rentrée 2009. Prévues dans la loi sur l’autonomie des universités d’août 2007, elles visent à reconnaître l’engagement des professeurs auprès des étudiants et à récompenser les meilleurs. La ministre souhaite aussi harmoniser la situation des enseignants-chercheurs et celle des chercheurs.

Des primes devraient permettre de passer, selon Mme Pécresse, "à la reconnaissance des qualités individuelles" des uns et des autres. Le coût du plan s’élève à 252 millions d’euros cumulés sur trois ans ; 43 millions sont inscrits au budget 2009.

Pour récompenser les "meilleurs", une "prime d’excellence scientifique" de 3 500 à 15 000 euros par an sera attribuée aux enseignants-chercheurs et aux chercheurs. Ces derniers n’étaient jusqu’alors pas tenus d’enseigner et seuls les enseignants-chercheurs peuvent bénéficier de cette indemnité, plafonnée à 6 500 euros. S’ils veulent toucher la prime, les chercheurs devront s’engager à effectuer au moins 64 heures de travaux dirigés par an. Pour les lauréats de distinctions scientifiques, la prime d’excellence pourra atteindre 25 000 euros.

La ministre souhaite du même coup valoriser l’enseignement au même titre que la recherche. Une "prime de responsabilité pédagogique" pour les enseignants-chercheurs s’échelonnera entre 3 500 et 15 000 euros par an, contre 400 à 1 500 euros aujourd’hui. Les chercheurs seront aussi incités à assurer une activité d’enseignement par le doublement de la "prime de mobilité pédagogique" qui pourra atteindre près de 4 000 euros. Seuls une quinzaine de directeurs de recherche qui s’investissent dans l’enseignement en bénéficient actuellement.

Rémunération au mérite Les organismes de recherche et les universités, désormais autonomes, seront directement responsables de l’attribution de ces différentes indemnités. Les établissements pourront ainsi moduler le service des enseignants-chercheurs. Les personnels seront aussi davantage évalués. Actuellement, l’évaluation des enseignants-chercheurs ne se fait qu’à l’occasion d’une promotion et elle porte essentiellement sur les activités de recherche. Le Conseil national des universités (CNU) sera chargé d’un examen d’ensemble. Il tiendra compte de l’appréciation des étudiants.

La rémunération au mérite va aussi concerner les personnels administratifs, techniques et des bibliothèques. Le ministère s’engage à augmenter de 20% l’enveloppe attribuée aux universités pour revaloriser les primes de fonction et de résultats des employés et cadres. Enfin, le plan prévoit des possibilités d’avancement accéléré. Ces mesures, dans leur principe, portent un profond bouleversement pour l’université. Mais leur réalisation est soumise aux incertitudes budgétaires.

Catherine Rollot