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Opération relooking pour l’université de Tours - Mariella Esvant, La Nouvelle République, 17 février 2015

mardi 17 février 2015, par Felix Gaudissart

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L’université François-Rabelais se déclinera-t-elle en produits dérivés ? Une stratégie de marque est à l’étude, pour favoriser son rayonnement.

L’université François-Rabelais a amorcé un travail sur son image. Nouveau nom, nouveau logo, voire storytelling et produits dérivés. L’université Bordeaux Segalen, ex-Victor Segalen Bordeaux 2, a franchi le pas en 2010, baptême et logo à l’appui ; Paris-Saclay suit le mouvement en déclinant sa charte graphique et ses éléments de langage, celle d’Angers propose sweat-shirts, cartables et mugs sur sa boutique en ligne… Les universités ont désormais un « capital marque » à entretenir, et celle de Tours ne fait pas exception.
Comme d’autres avant elle, la fac de Tours a donc fait « le choix de renforcer sa politique de communication pour accroître son attractivité et son rayonnement, par l’adoption d’une stratégie volontariste de marque ». L’agence de communication MMAP l’accompagne, relevant les points forts, repérant les faiblesses, et tentant de fédérer autour d’une université que son président Loïc Vaillant veut « imposer comme un acteur économique, social et culturel ».

[vert clair]Jusqu’ici l’apanage des écoles privées[/vert clair]

« Nous avons constaté un déficit d’image de l’université en interne aussi bien qu’en externe », explique Christophe Chasseguet, directeur de cabinet de Loïc Vaillant. François-Rabelais « est une université de taille moyenne, qui a du mal à faire valoir ses forces ». Le diagnostic posé, reste à y remédier. « Comme pour les territoires et les institutions publiques, cela passe désormais par une stratégie de marque », estime Rémi Uzan, de l’agence MMAP.
Cette démarche marketing – jusqu’ici plutôt l’apanage des écoles privées – ne fédère pas forcément tous les acteurs universitaires… « L’université a besoin d’émerger, d’exister, car la reconnaissance, c’est aussi une manière d’obtenir des crédits d’État, des partenariats, de faire venir les étudiants… », plaide Christophe Chasseguet. Et de redonner un sentiment d’appartenance en interne, qui apparaît plutôt lâche selon l’enquête menée par l’agence de communication. « Les filières universitaires se rattachent plus spontanément à leur composante générale qu’au site de Tours », illustre Rémi Uzan. « Nous aimerions qu’un certain chauvinisme se crée, sourit Christophe Chasseguet. Un sentiment d’appartenance à une entité reconnue comme un lieu doté d’un certain niveau de performance. » Que les étudiants, pourquoi pas, à l’image des sportifs universitaires, portent haut les couleurs de leur fac.
Mise en valeur de filières d’excellence, partenariats extérieurs, ouverture à l’international… Le travail sur le fond est engagé. L’opération de relooking devrait aboutir en 2015. « Pas de révolution » en vue, prévient Christophe Chasseguet. L’agence MMAP elle-même veut « faire émerger une identité sur la base d’une image qui existe déjà ». Une réflexion sur le nom même de l’université est engagée.
Mariella Esvant