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AES Lyon 2 : « Attendus locaux : sous réserve d’approbation par la CFVU"

mercredi 24 janvier 2018, par Laurence

AES : Administration Economique et Sociale

Voici le commentaire d’une enseignante de SES en lycée, sur la liste de l’ASES (association des sociologues de l’enseignnement supérieur) : "voici par exemple ce qu’un lycéen ou une lycéenne qui voudrait faire AES à la fac de Lyon 2, peut découvrir en terme d’attendus locaux : tout y fonctionne selon la référence cultivée implicite, pour bien faire comprendre au postulant ou à la postulante qui n’est pas « cultivé-e » que sa présence dans cette formation est indésirable, et qu’il ou elle ne sera pas « à la hauteur » des exigences requises, ne serait-ce que pour rédiger sa lettre de motivation. De quoi sélectionner drastiquement, en s’appuyant uniquement sur l’auto-exclusion des élèves qui n’oseront même pas présenter leur candidature."

Alors… dérision d’opposants à la réforme ? humour de classe ? premier degré ? Le texte est publié sur ParcourSup, même s’il est dit "à valider par la CFVU".

Texte des attendus, sous réserve d’acception de la CFVU

Loin des clichés souvent véhiculés (oubliez Frédéric Moreau ou Eugène de Rastignac préparant leurs examens, tous deux las de mémoriser les articles du Code sans réfléchir à rien), les études de droit exigent indubitablement une réelle capacité de mémorisation, mais aussi d’être capable de mener une réflexion personnelle. Celle-ci doit être servie par une appétence pour la lecture et l’écriture, les mots étant l’arme la plus précieuse du juriste. Jeune personne imaginative (le droit n’est-il pas «  la plus puissante des écoles de l’imagination ») et cultivée, l’étudiant.e du portail Droit est moins soucieux/se de séduire Mesdames Arnoux ou de Nucingen que de comprendre le fonctionnement du monde contemporain et la manière dont le pouvoir s’exerce et le droit s’exprime et s’adapte aux évolutions en cours (notamment la révolution numérique). Il/elle maitrise les langues étrangères (au moins une) afin d’embrasser la globalisation juridique résultant de l’internationalisation des échanges économiques et sociaux.

Intéressé.e par les questions européennes, son appétence pour les cultures et droits des pays voisins (Allemagne, Espagne et Italie), pourra le/la conduire à intégrer le programme international MINERVE, à la condition, toutefois, de maitriser l’anglais et la langue du pays considéré.

À la fois soucieux.se de logique (pour comprendre le fameux syllogisme juridique) et de rigueur (selon la conviction que les mots ont un sens), l’étudiant.e du portail Droit est sensible aux aspects techniques des savoirs ainsi qu’à leurs implications théoriques et fondamentales (sa capacité d’abstraction est ainsi avérée). Ainsi, il/elle sait allier capacité d’abstraction et esprit pratique, technicité juridique et interdisciplinarité.

Questionnant les évidences et le pouvoir tel Winston Smith confronté à Big Brother, il/elle rejoint néanmoins Lacordaire en considérant qu’« entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, et la loi qui affranchit ». L’étudiant.e du portail Droit cherche ainsi à comprendre les différentes fonctions sociales du droit ; il/elle se confronte ce faisant à la réalité du travail du juriste : être à la fois celui qui facilite la vie collective (par les actes qu’il/elle élabore et qui sont étudiés dans le portail) et celui/celle qui s’oppose en son âme et conscience quand cela s’avère nécessaire. Être sociable qui ne sacrifie jamais les singularités, l’étudiant.e du Portail Droit apprécie la pensée plurielle (pour ne pas dire complexe) et accepte la contradiction écrite ou orale. En ce sens, il/elle a une appétence pour le débat et est prêt, si ce n’est à changer d’avis, à tout le moins à défendre la cause de celui/celle qui ne pense pas comme lui/elle."

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