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Le très lucratif business des concours - Ondine Debré, le Monde Campus, 11 février 2018
dimanche 11 février 2018, par
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Les 24 et 25 février, Clotilde va présenter le concours d’entrée à l’IEP de Paris. Comme elle, ils sont près de 17 000, toutes filières confondues, à avoir déboursé 150 euros pour pouvoir le passer. Elle est en terminale dans un lycée du 9e arrondissement de Paris, et même si l’école de la rue Saint-Guillaume assure que le concours s’adresse aux étudiants de son niveau, le climat anxiogène qui règne sur ces examens – et l’inquiétude chez ceux qui les passent – a décidé ses parents à lui offrir une formation dans l’une des nombreuses sociétés spécialisées présentes dans la capitale.
Ils ont hésité sur les modalités. Commencer dès la 1re ? Les samedis après-midi ? Pendant les vacances scolaires ? Ils ont finalement opté pour une formule intensive de 120 heures de cours, chez PGE-PGO, pour la somme de 1 675 euros. Au menu : trente heures de cours d’histoire, vingt heures de cours d’anglais et vingt heures d’option, un suivi tutoriel et un supplément en intranet, qui permettent d’approfondir les cours.
« Les parents sont prêts à tout »
« Les prépas, ce n’est pas cela qui manque, il s’en crée tout le temps, c’est un vrai business, assure le responsable de formation dans l’une d’elles. Nous répondons à un véritable besoin, les élèves et les parents se sentent rassurés, et nous offrons de réels résultats. »
Pour Nicolas Fellus, responsable des salons chez Studyrama, le business des concours, c’est bien celui-là : « Il existe une réelle angoisse aujourd’hui autour des études et les parents sont prêts à tout pour que leur enfant soit bien encadré. Les prépas privées ne font que profiter de cet état de fait. »
Face à ce déferlement de formations, de nouvelles formules voient le jour : plus faciles d’accès, moins chères et plus évolutives, ce sont les formations proposées sur Internet.
Pierre-Axel Domicile a créé, en 2016, Réussir ma Paces, une société 2.0 de préparation aux concours médicaux. Ancien étudiant en médecine et futur chirurgien dentaire, il a suivi un semestre de préparation privée. « C’est un marché juteux, les prépas coûtent presque 3 000 euros par an et sont dirigées par des chefs d’entreprise, décrit-il. Après cette expérience, j’ai décidé de devenir tuteur à la faculté de médecine de Bordeaux, et j’ai ensuite écrit un livre, Réussir la Paces (Editions du 46, 2013). »
Le livre marche et l’idée lui vient de court-circuiter les mastodontes du marché, en alliant l’expérience de l’ancien élève à l’inventivité de la jeunesse. « Je propose des cours de méthodologie en vidéo pour un prix de 27 euros, c’est quand même plus raisonnable que de payer 3 000 euros pour remplir des QCM ! », souligne-t-il.
Un raz-de-marée de prépas privées
Du côté des écoles de commerce, c’est la même impression : un raz-de-marée de prépas privées, mais aussi d’écoles aux noms tous plus engageants les uns que les autres. Comment faire son choix ? Là encore, c’est un business. La machine à sélectionner les étudiants est de plus en plus complexe et concurrentielle, et les écoles dépensent les deux tiers de leur budget concours en communication.
« Pour nous faire connaître, nous ne lésinons pas : présence sur les salons, campagnes de publicité, applications, il est indispensable d’avoir un gros budget sur ce poste-là pour tirer notre épingle du jeu », confirme Didier Wehrli, délégué général du concours Atout +3, qui rassemble neuf écoles de commerce.
Promotion et publicité coûtent en effet cher aux opérateurs de concours : « Les frais d’inscription au concours sont de 150 euros pour l’écrit, puis de 30 euros par école pour les oraux. Plus de 2 000 étudiants se présentent à nos concours. Mais le budget d’organisation est à peine couvert par les frais d’inscription », comme le précise Didier Wehrli
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